Le climat, c’est pas du cinéma

Climatiques

Mardi s’est ouverte la 77e édition du Festival de Cannes. Le climat qui y règne cette année, avec le “nuage menaçant” – selon l’hebdomadaire britannique The Observer – que représente la nouvelle vague #MeToo et la crainte qu’elle ne se transforme en “un tsunami” – selon le quotidien belge Le Soir –, ne doit pas faire oublier l’autre climat. Celui qui n’a rien d’une métaphore et se dérègle à mesure que les activités humaines rejettent dans l’atmosphère d’énormes quantités de gaz à effet de serre.

Car l’empreinte carbone du cinéma est trop importante pour être ignorée. “Selon l’ampleur du projet, la réalisation d’un long-métrage représente en moyenne entre 391 tonnes équivalent CO2 pour un petit film et jusqu’à 3 370 tonnes équivalent CO2 pour les grosses productions comme Oppenheimer ou Barbie – soit [dans le deuxième cas] la consommation électrique de 656 foyers [aux États-Unis] pendant un an”, a calculé le magazine américain Time.

En gros, plus un film coûte cher, plus son bilan carbone est élevé ; la part la plus importante revenant aux transports et aux combustibles utilisés sur un tournage. En moyenne, tous longs-métrages confondus, on est à 12,8 tonnes équivalent CO2 par heure de film. “C’est à peu près l’équivalent de l’empreinte carbone d’un Suisse pendant un an”, alerte le journaliste Kylian Marcos, sur le site du Temps.

Certains acteurs du secteur n’ont pas attendu ce genre de travaux pour se pencher sur l’impact environnemental de l’industrie du cinéma. Dès 2010, le comité vert de la Producers Guild of America et la Sustainable Production Alliance ont créé le Green Production Guide, une boîte à outils pour aider les productions à devenir durables. Pourtant, on est encore loin du compte.

Mesurer cet impact demeure une première étape importante. Il existe différents calculateurs, dont Carbon’Clap, développé par l’association française Ecoprod, née en 2009. Et depuis janvier, en France, les créations audiovisuelles qui souhaitent obtenir le soutien du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) doivent réaliser un bilan carbone. Ailleurs, d’autres fonds posent aussi ce genre de conditions.

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :