"Une clientèle fidèle et régulière": Frédéric Ploquin explique l'expansion du trafic de drogue dans le monde rural

"Une clientèle fidèle et régulière": Frédéric Ploquin explique l'expansion du trafic de drogue dans le monde rural

Une évolution surprenante du trafic de drogue. Invité ce mardi matin sur les antennes de BFMTV et RMC, Frédéric Ploquin, journaliste spécialiste du grand banditisme et co-réalisateur du documentaire La drogue est dans le pré a expliqué que "les trafiquants de stupéfiants sont des commerçants assez sophistiqués" et "professionnalisés."

Afin d'expliquer ce glissement des points de deal vers des zones rurales, le journaliste rappelle que les trafiquants font "un business plan", et lorsque certaines zones sont saturées, "ils vont essayer de prospecter et de démarcher une nouvelle clientèle."

"La grande nouveauté de ces dix dernières années c'est qu'ils ont réussi à trouver une clientèle en dehors des grands centres urbains, et une clientèle relativement fidèle.", ajoute-t-il.

Clientèle plus fidèle

Afin d'illustrer son propos, Frédéric Ploquin prend l'exemple de la cocaïne, drogue qui selon lui est désormais "distribuée partout, sur tout le territoire."

"Le grand avantage c'est que les trafiquants préfèrent avoir un client fidèle et régulier, par exemple un travailleur de la restauration, pêche ou agriculture, un travailleur qui a besoin quotidiennement de cet excitant, plutôt que d'avoir un jeune bobo qui va acheter sa ligne pour aller en boîte de nuit", détaille-t-il.

Le journaliste évoque également une livraison plus aisée dans ce milieu-là, avec des trafiquants qui "vont à domicile" dans les campagnes.

Selon plusieurs estimations, le trafic de drogue représente en France l'équivalent 3 milliards d’euros par an, soit plus ou moins le chiffre d'affaires annuel de Nestlé dans le pays.

Il y a environ 18 millions de fumeurs occasionnels de cannabis, 1,5 million d’usagers réguliers, 2,1 millions de consommateurs de cocaïne, 600.000 réguliers, 500.000 pour l’héroïne, 1,9 million pour l’ecstasy, qui se fournissent dans les presque 3.500 points de vente recensés par le ministère de l’Intérieur.

Article original publié sur BFMTV.com