Claudia Sheinbaum, première présidente du Mexique, mais “dans l’ombre” de López Obrador

“Je serai la première présidente du Mexique en deux cents ans de république […] mais, comme je l’ai toujours dit, ce n’est pas mon succès, c’est le succès de nous toutes” : reprises notamment par le quotidien El Universal, ce sont les premières déclarations de Claudia Sheinbaum, qui a remporté, dimanche 2 juin, la présidentielle mexicaine.

Les résultats provisoires communiqués tard dans la soirée par l’INE (Institut national électoral) sont sans appel. La dauphine du président sortant, Andrés Manuel López Obrador, de gauche, obtiendrait environ 57 % des voix, loin devant sa concurrente Xóchitl Gálvez, à la tête d’une hétéroclite coalition d’opposition des anciens partis traditionnels, allant de la droite au centre gauche. Xóchitl Gálvez est créditée de 29 % des voix, encore moins que ce que prévoyaient les sondages.

Claudia Sheinbaum fait donc même mieux que López Obrador, dit “AMLO”, qui l’avait emporté en 2018 avec 53 % des voix – comme le prévoit la Constitution, il ne pouvait pas se représenter pour un second mandat. Par ailleurs, l’abstention, qui tournerait autour de 40 %, a été particulièrement élevée.

Un pays extrêmement divisé politiquement

La victoire de Morena (Mouvement de régénération nationale), le parti fondé par López Obrador, est également sans appel au Congrès, qui était aussi renouvelé dimanche 2 juin. Le parti au pouvoir – avec ses alliés, des petits partis – obtiendrait “au moins 346 des 500 sièges de députés et 76 des 128 sièges de sénateurs”, détaille le site Animal Político.

Dans un pays extrêmement divisé politiquement, où les voix critiques ont dénoncé pendant six ans le “populisme” d’AMLO, Claudia Sheinbaum va vite être attaquée, commente le site Sin Embargo, proche de Morena :

“La majorité de la presse, les journalistes les plus réputés, de nombreux intellectuels, la vieille pensée unique vont tout faire pour tenter de l’affaiblir. Une démonstration de misogynie, de frustration, de haine.”

Longtemps dans l’ombre d’AMLO, sans son charisme, Claudia Sheinbaum a affirmé durant sa campagne qu’elle ne changerait pas d’un pouce, dès son investiture, le 1er octobre prochain, la politique de son prédécesseur, à laquelle elle a consacré les premiers mots de son discours de victoire. “Cher président : merci ! a-t-elle lancé devant ses électeurs et sympathisants. Grâce au peuple, ceci est ton triomphe.”

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