Cisjordanie : l’armée israélienne a mené un raid « antiterroriste » mortel sur le camp de Nour Shams

Le raid israélien a été mené entre jeudi et samedi sur le camp de Nour Shams, près de Tulkarem en Cisjordanie occupée.
ZAIN JAAFAR / AFP Le raid israélien a été mené entre jeudi et samedi sur le camp de Nour Shams, près de Tulkarem en Cisjordanie occupée.

INTERNATIONAL - Un raid « antiterroriste » selon Israël. Au moment où les échanges de frappes de Tel Aviv et Téhéran occupent les regards, l’armée israélienne a mené en quelques jours un raid mortel d’ampleur en Cisjordanie occupée, comme le rapportent le Croissant rouge palestinien et des journalistes de l’AFP, présents sur place.

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Ce samedi 20 avril, les membres du Croissant rouge palestinien ont d’ailleurs annoncé la mort de 14 personnes lors de cette opération militaire israélienne qui a débuté depuis jeudi soir sur le camp de Nour Shams, au nord du territoire palestinien. Un premier bilan légèrement plus élevé que celui annoncé par Israël, qui évoquait dix terroristes tués et huit prisonniers sur ce camp « pendant des affrontements ».

Sans précédent, ce type de raid israélien vise surtout des groupes armés palestiniens, même si les observateurs de l’opération sur le camp de Nour Shams rappellent que les civils font souvent partie des victimes lors de ce genre d’attaques.

Présents sur place, mais tenus à bonne distance, des journalistes de l’AFP témoignent d’explosions et de tirs récurrents, de raids de maison en maison dans plusieurs quartiers du camp, mais aussi de bombardements sur au moins trois habitations, preuve de l’important dispositif militaire déployé sur place. Toujours selon l’AFP, ce raid israélien souvent meurtrier a pris fin samedi soir, après 48 heures d’incursion.

Intensification inquiétante

Dans un bilan humain de l’opération, le ministère de la Santé de l’Autorité palestinienne évoque pour sa part « plusieurs personnes tuées et onze blessées à l’intérieur du camp ». Mais il évoque surtout l’attitude de l’armée israélienne vis-à-vis des blessés : « l’armée empêche les équipes médicales de porter secours aux blessés ».

« Cette incursion est sans précédent », a d’ailleurs assuré à l’AFP Muayad Shaaban, chef de la Commission de résistance à la colonisation et au mur, une entité dépendant de l’Autorité palestinienne. Il évoque d’ailleurs « des snipers sur les toits et des forces spéciales déployées » pour rendre compte de l’impossibilité de sortir du camp, alors que de nombreux habitants de ce camp de 7 000 personnes sont privés d’électricité et commencent à manquer de nourriture.

« Les Israéliens veulent faire taire la résistance palestinienne en Cisjordanie, surtout dans les camps du nord » du territoire, a également accusé Hassan Khuraisha, un député palestinien, interrogé par l’AFPTV.

Il faut dire que le raid de Nour-Shams s’inscrit dans un contexte d’intensification de la violence en Cisjordanie −territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967− depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza déclenchée par l’attaque du Hamas le 7 octobre. Au moins 480 Palestiniens ont été tués par les forces israéliennes ou des colons en Cisjordanie depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas. À l’inverse, sur cette même période, seuls neuf Israéliens, dont cinq membres des forces de sécurité, ont été tués en Cisjordanie, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies.

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