Cinquante et un militaires tués dans une attaque djihadiste au Burkina Faso, une “aubaine” pour Wagner

C’est peut-être difficile de l’admettre, mais l’implacable vérité est que le terrorisme islamique qui écume le Sahel ne se combat pas qu’avec des discours et de bonnes intentions. Cela, le colonel Damiba l’avait appris à ses dépens en se faisant renverser fin septembre-début octobre 2022. Mais le jeune capitaine Ibrahim Traoré qui l’a évincé réalise certainement lui aussi que la tâche est moins facile qu’il ne l’imaginait. En témoigne cette embuscade dont une unité de l’armée burkinabè a été la cible le vendredi [17 février], entre Déou et Oursi, dans la province d’Oudalan, frontalière du Mali et du Niger. De l’aveu même de l’état-major de l’armée, le bilan est de 51 morts parmi les militaires burkinabè. Même si les autorités font état d’une centaine de terroristes neutralisés, le bilan côté armée demeure toujours préoccupant. D’autant que d’autres sources évoquent plusieurs soldats qui manquent également à l’appel.

Cette attaque et ce bilan révèlent en réalité l’ampleur du défi. Le Mali et le Burkina sont bien volontaristes. Mais l’insécurité à laquelle ils font face nécessite une réponse plus concertée, plus holistique et plus soutenue. Et c’est en premier la Cedeao qui se trouve interpellée. Et il importe d’agir de manière urgente, sinon, en pareille circonstance, Wagner pourrait profiter de la tragédie.

Dynamique offensive des djihadistes

Il découle de cette dernière attaque des djihadistes contre les soldats burkinabè que les terroristes ne se laissent guère impressionner par la détermination des nouvelles autorités. Ainsi s’autorisent-ils à tendre un piège à toute une unité de l’armée régulière. Quand l’ennemi s’autorise une telle audace, c’est qu’il est plutôt sûr de lui. Il ne se contente pas de défendre le territoire qu’il a conquis. Au contraire, désireux de s’offrir de nouveaux espaces, il est plutôt dans une dynamique offensive. Cette information n’est nullement rassurante.

Il s’y ajoute surtout ce bilan. Au moins 51 soldats tombés sur le champ de bataille. Pas à la suite d’une attaque à la bombe. Mais dans un affrontement armé. La hiérarchie de l’armée burkinabè doit se remettre en question. Aux troupes déployées sur le front, il faut certainement plus d’équipements. Et surtout, il leur faut agir sur la base de renseignements plus fiables. Parce qu’il ne faut pas se leurrer, si des bilans de ce type, on devait en enregistrer plusieurs, cela finirait par éroder le moral à la fois des soldats et de l’opinion publique. L’optimisme et le courage ont besoin d’être dopés par des nouvelles plus réjouissantes en provenance du front.

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