Cinq choses à surveiller aux Emmy Awards, décalés par la grève d'Hollywood
Repoussés de quatre mois à cause de la grève des acteurs et scénaristes d'Hollywood, les Emmy Awards auront finalement lieu lundi. La dernière saison de Succession, diffusée sur HBO, part grande favorite des catégories dramatiques.
Voici cinq points à surveiller lors de cet équivalent des Oscars pour la télévision américaine.
• Domination de "Succession"
La série Succession suit les luttes intestines au sein de la richissime famille Roy, une dynastie aux commandes d'un puissant empire médiatique. Avec 27 nominations, elle part ultrafavorite, notamment pour le prix de la meilleure série dramatique, qu'elle a déjà remporté deux fois.
Comme dans le scénario, ses têtes d'affiche vont s'affronter lors d'une ultime bataille aux Emmy Awards, avec trois membres du casting en lice pour le prix du meilleur acteur dans une série dramatique: Kieran Culkin, qui incarne l'héritier effronté de la famille, est pressenti pour devancer ses partenaires Jeremy Strong et Brian Cox.
Dans les autres catégories, Sarah Snook devrait être élue meilleure actrice pour son rôle de seule femme héritière de la dynastie. Et Matthew Macfadyen, son mari à l'écran, devrait confirmer l'outrageuse domination de la série en étant élu meilleur second rôle masculin.
• Concurrents prestigieux
Le triomphe annoncé pour le chant du cygne de Succession devrait nourrir les regrets de ses concurrents, loin de manquer de qualités cette année. The Last of Us s'est imposé comme la meilleure adaptation d'un jeu vidéo jamais réalisée pour la télévision.
Ce récit postapocalyptique, situé dans un futur infesté de zombies, a déjà raflé huit catégories techniques, attribuées à l'avance. Mais lors de la cérémonie lundi, il pourrait bien repartir les mains vides, à moins que le duo de survivants formé par Pedro Pascal et Bella Ramsey ne signe un coup d'éclat.
De son côté, The White Lotus, satire piquante sur l'hypocrisie qui gouverne les milieux aisés, a transformé l'essai avec une deuxième saison réussie en Sicile. Jennifer Coolidge, seule star de la saison originelle - située à Hawaï - à avoir rempilé, part grande favorite pour l'Emmy du meilleur second rôle féminin dans une série dramatique.
• Faille temporelle en raison de la grève
Côté comédies, The Bear, qui raconte l'envers mouvementé des cuisines d'un restaurant de Chicago, part grand favori. Mais seulement pour sa première saison, pas pour la deuxième, qui a déjà fait un carton.
Car les Emmy Awards honorent de manière inhabituelle des productions dévoilées en 2022 à la télévision. La faute à la grève des acteurs et scénaristes d'Hollywood, qui a paralysé l'industrie pendant six mois l'an dernier et les a empêchés de se tenir en septembre comme à l'accoutumée.
Comme les autres candidats, The Bear verra ainsi sa deuxième saison concourir dans quelques mois seulement aux prochains Emmy Awards, prévus à l'automne prochain, qui marque traditionnellement la rentrée des nouvelles grilles télévisuelles.
Cette faille temporelle risque de semer la confusion chez de nombreux téléspectateurs lundi. La catégorie meilleure comédie voit ainsi concourir l'ultime saison de Ted Lasso, qui suit les aventures d'un entraîneur de football américain parachuté dans une équipe de foot anglaise et s'est terminée au printemps dernier.
• Multiplication des mini-séries
L'univers des mini-séries, réservé aux productions limitées à une saison, reste cette année encore très compétitif. Acharnés et Dahmer - Monstre: l'histoire de Jeffrey Dahmer partent favoris avec 13 nominations chacun.
La première série, où Ali Wong campe une chauffarde en quête de vengeance après un accrochage sur un parking de Los Angeles, pourrait valoir une récompense à l'actrice. Quant à la deuxième production Netflix, Evan Peters y est sans doute trop glaçant en tueur en série de l'Amérique des années 80 pour repartir les mains vides.
• Vers une hausse des audiences?
Reste à savoir si les Emmy Awards parviendront à enrayer la baisse inexorable de leur audience, contrairement aux Oscars qui ont su rebondir après la pandémie.
L'an dernier, seuls 5,9 millions de spectateurs ont allumé leur poste de télévision pour les suivre. Soit encore moins que l'édition 2020 des "pandEmmys", retransmise depuis une salle vide, avec des stars qui acceptaient leurs prix livrés à domicile pour respecter les mesures anti-Covid.
Leur report en plein mois de janvier n'arrange vraiment pas les organisateurs. Outre le casse-tête temporel promis à de nombreux téléspectateurs, la cérémonie a moins de visibilité car elle se retrouve coincée entre d'autres événements majeurs d'Hollywood: Golden Globes, Grammy Awards, annonce des nominations aux Oscars, etc...