Cinq arrestations pour terrorisme dans l’est de la France, ce que l’on sait après ce coup de filet

Cinq personnes ont été placées en garde à vue ce vendredi 22 décembre en Meurthe-et-Moselle, dans le cadre d’une opération anti-terroriste pilotée depuis Paris.

Un coup de filet à trois jours de Noël. Lors d’une opération antiterroriste, cinq personnes âgées entre 20 et 30 ans ont été arrêtées ce vendredi 22 décembre en Meurthe-et-Moselle. Elles ont ensuite été placées en garde à vue, dans le cadre d’une enquête ouverte pour association de malfaiteurs terroriste criminelle.

Les investigations doivent désormais permettre de « vérifier s’il y avait un projet terroriste, quel était son état d’aboutissement et la ou les cibles le cas échéant », a indiqué ce samedi 23 décembre à l’AFP une source proche de l’enquête, sans confirmer ou infirmer que les mis en cause avaient fait des repérages sur un marché de Noël.

Où les arrestations ont-elles eu lieu ?

Selon nos confrères du journal local L’Est Républicain, l’opération a été pilotée depuis Paris, par le Parquet national antiterroriste (PNAT). En mobilisant plusieurs services de police spécialisés dans la lutte contre le terrorisme, notamment la Sous-direction antiterroriste (SDAT) et la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), elle a permis cinq interpellations simultanées en Meurthe-et-Moselle, plus précisément à Nancy, Vandœuvre-lès-Nancy et Toul.

Comment les interpellations ont-elles été décidées ?

Les interpellations sont intervenues « à la suite d’éléments potentiellement inquiétants », a précisé vendredi soir une source proche du dossier auprès de l’AFP, ajoutant que « les gardes à vue démarrent à peine ». Dans le cadre des affaires de terrorisme, les autorités ont la possibilité de retenir une personne pour un interrogatoire pendant une période appelée « garde à vue ». En général, cette période peut durer jusqu’à 96 heures, soit quatre jours. Cependant, si les autorités soupçonnent un danger imminent lié au terrorisme, elles peuvent étendre cette période jusqu’à 144 heures, soit six jours.

Qui sont les personnes arrêtées ?

Les profils des cinq individus n’ont pas encore été détaillés par le Parquet national antiterroriste (PNAT), qui a cependant indiqué à France Info qu’elles sont soupçonnées d’être « en lien avec la mouvance islamiste ». Selon une source proche du dossier, l’un des suspects est un étudiant, interpellé dans sa chambre d’une résidence universitaire.

De son côté, l’Est Républicain rappelle qu’en octobre dernier, la préfecture de Meurthe-et-Moselle signalait que sur les 55 personnes fichées S et inscrites au Fichier de traitement des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPTR), plus de la moitié était déjà en détention.

Dans quel contexte surviennent ces interpellations ?

Depuis l’attentat au lycée d’Arras en octobre dernier, lors duquel le professeur Dominique Bernard a été poignardé par un ancien élève radicalisé, la France a basculé dans le niveau le plus élevé du dispositif Vigipirate. La France était déjà au niveau « sécurité renforcée - risque attentat », qui correspond à un niveau élevé de la menace terroriste. Le niveau « urgence attentat » avait lui été activé pour la dernière fois en 2020, lors de l’attentat au couteau perpétré par un terroriste islamiste à la basilique Notre-Dame de Nice.

Ce vendredi, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a appelé les préfets au « maintien d’une extrême vigilance » à l’occasion des fêtes de Noël et de l’Épiphanie, en raison du « niveau très élevé de la menace terroriste qui continue de peser ». Il a notamment demandé la « présence systématique des forces de l’ordre devant tous les lieux de culte ».

L’activation du niveau urgence attentat est intervenue également dans un contexte international marqué par la guerre entre Israël et le Hamas, déclenchée par une attaque sanglante et inédite perpétrée par le mouvement islamiste palestinien le 7 octobre sur le sol israélien à partir de Gaza.

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