"Pas cinq ans de plus": à Bordeaux, Taubira fustige le quinquennat Macron

Christiane Taubira, candidate à l'élection présidentielle française, en meeting à Bordeaux le 27 janvier 2022
 - ROMAIN PERROCHEAU © 2019 AFP
Christiane Taubira, candidate à l'élection présidentielle française, en meeting à Bordeaux le 27 janvier 2022 - ROMAIN PERROCHEAU © 2019 AFP

"Nous n'avons pas le droit de permettre cinq ans de plus": à Bordeaux jeudi soir, pour sa première réunion publique, Christiane Taubira a mis en coupe réglée le quinquennat Macron et appelé à "se battre".

Devant plus de 600 personnes, pour la plupart très jeunes et chantant "Y'a du soleil et Taubira, darla dirla dada", la candidate, qui s'est lancée dans la course à la présidentielle il y a deux semaines, a dressé un inventaire "désastreux et dévastateur" du quinquennat.

S'il "n'a pas toujours été négatif", "il nous blessa dans des choses essentielles", a-t-elle affirmé, détaillant une "liste des grands échecs": logement, éducation, climat ou santé.

"L'échec démocratique est lourd"

Concernant les personnels soignants, "on se souvient du mépris hautain, (...), des éloges officiels et de l'abandon aussitôt après de ces personnels", a clamé Christiane Taubira, vêtue d'une veste rouge.

C'est "se payer de mots et ne pas garantir à ceux et celles qui prennent soin de nous des conditions de vie décentes", a-t-elle dénoncé. "Nous allons réparer en nous excusant", car "nous aurions dû être capable de faire en sorte que les décisions de politique publique soit différentes".

En matière d'éducation, elle a fustigé "la maltraitance des enseignants, le mépris réservé aux parents, le risque pris pour nos enfants", pointant une "vision idéologique et doctrinale" de l'éducation nationale.

"L'échec démocratique est lourd", a-t-elle également dénoncé en prenant pour exemple la convention citoyenne sur le climat dont les recommandations ont peu été prises en compte.

"Le risque" de la primaire populaire

Concernant la primaire populaire, elle a affirmé en accepter "le risque". Parce que, selon elle, "la démocratie, c'est le risque de l'incertitude, de l'imprévisibilité, du mécontentement, mais c'est le risque pris ensemble", a-t-elle poursuivi. "Si ce processus est si décrié, c'est qu'il fait peur."

Promettant de "cesser de valoriser la verticalité hautaine", Christiane Taubira a affirmé vouloir "être la candidate des femmes et hommes qui aiment se battre, qui veulent se battre, de celles et de ceux à qui on dit qu'ils ne sont rien, de ceux qui galèrent pour s'offrir un costume, de ceux qui traversent la rue et ne trouvent rien".

"Évidement nous troublons, face aux violences, aux injustices, aux intolérances", a-t-elle poursuivi. "Nous disons que nous allons troubler. Troublons ensemble", a-t-elle conclu en citant le poète René Char.

Article original publié sur BFMTV.com