Birds of Prey, le revirement féministe d’Harley Quinn

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Si les fans de comics connaissent depuis bien longtemps le personnage de Harley Quinn, bon nombre de téléspectateurs l'ont découverte en 2016, dans Suicide Squad. La blonde délurée – et un peu cinglée – incarnée par Margot Robbie est de retour, en solo cette fois-ci. Elle est la star d'un film qui se veut féministe et décomplexé. Alors, pari réussi ?

En 2016 dans Suicide Squad, Margot Robbie s'était glissée dans la peau d'une Harley Quinn ultra-sexualisée. Avec ses longues couettes, son mini-short et ses bas résilles, elle incarnait une anti-héroïne très (trop ?) sexy, et complètement sous la coupe du Joker, son petit-ami complètement fou, et pour lequel elle est prête à tout, même mourir. Quatre ans plus tard, dans Birds of Prey, la jolie blonde est de retour. Elle est toujours aussi allumée, mais cette fois-ci, elle est célibataire. Et bien décidée à reprendre sa vie en main sans être dépendante d'un homme. Ses aventures vont la pousser à se lier d'amitié avec plusieurs femmes fortes.

Harley Quinn s'émancipe

Difficile de ne pas voir dans ce scénario le miroir du mouvement #MeToo, l'émancipation des femmes et la sororité, plus présente que jamais depuis quelques années. La rupture entre Harley Quinn et le Joker est le symbole de la fin d'une relation toxique avec un pervers narcissique, un vrai, et ramène l'héroïne à ses racines. Il faut dire que, depuis sa création en 1992, le personnage a le don de bousculer les codes et de beaucoup déranger les machos, qui n'apprécient pas forcément de voir une nana capable de dézinguer ses ennemis au même titre que leur Batman adoré.

Avec ce long-métrage, Harley Quinn sort du rôle dans lequel elle est cantonnée depuis ses premières apparitions à la télévision et dans les comics : celui d'un sous-fifre, punching-ball du Joker en cas de mécontentement de ce dernier... Et illustration pop-culturelle de la femme battue qui peine à se libérer de l'emprise de son bourreau, puisque peu importe les brimades, elle finit toujours par revenir.

Une équipe féminine pour un film féministe

Alors que les Oscars prouvent une nouvelle fois les difficultés de l'Académie à mettre en avant des projets portés par des femmes, Birds of Prey prouve que ces dernières peuvent tout faire toutes seules. Au-delà du pitch, la gent féminine est partout : Margot Robbie campe l'actrice principale mais est également la productrice du projet, qui lui tient à coeur. Elle partage l'affiche avec Mary Elizabeth Winstead, Jurnee Smollett-Bell et Rosie Perez, sous la direction de la cinéaste Cathy Yan. Une équipe unie sous le symbole du girl-power, et cela se ressent dans tout le long-métrage.

Bye bye la Harley Quinn ultra sexualisée. Si elle reste sexy – c'est dans l'ADN du personnage – l'héroïne s'émancipe du regard masculin avec une tenue plus pratique, plus couvrante, des cheveux plus courts... Bref, loin des codes de la séduction classique. Et si les critiques ne sont pas toutes en faveur de ce nouveau long-métrage, une chose est sûre : il s'agit d'un pas dans la bonne direction pour permettre aux femmes d'avoir plus de personnages féminins inspirants au cinéma. Une intention des plus louables, qui pardonnera peut-être les petites maladresses du film.

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