Cinéma, romans, polar… : la sélection du « Point » pour une semaine de pont

Vicky Krieps et Viggo Mortensen, à l’affiche de Jusqu’au bout du monde.        - Credit:
Vicky Krieps et Viggo Mortensen, à l’affiche de Jusqu’au bout du monde. - Credit:

Cinéma : Viggo Mortensen, un western au féminin

On n'attendait pas Viggo Mortensen sur le terrain du western classique avec ses paysages grandioses, son shérif, son saloon et ses méchants à la gâchette facile. Dans Jusqu'au bout du monde (The Dead Don't Hurt), son deuxième film derrière et devant la caméra, tourné dans les décors sauvages du Durango, au Mexique, l'acteur et réalisateur dano-américain s'y aventure. De manière poétique, singulière, détournant les codes du genre pour les orienter vers le romanesque et une histoire d'amour où la femme tient ici le premier rôle, à égalité avec l'homme.

Le voici dans la peau d'Holger Olsen, cow-boy d'origine scandinave, taciturne, solitaire jusqu'au jour où il rencontre à San Francisco Vivienne Le Coudy (Vicky Krieps), une jolie Québécoise aussi indépendante que lui. Irrésistiblement attirés l'un par l'autre, ils s'installent dans une petite ville du Nevada où Holger a sa maison. Nous sommes en 1861, la guerre de Sécession va les séparer quand Holger s'engage dans l'armée de l'Union.

À son retour, tout a changé. C'est le moment choisi par Mortensen pour jouer sa partition, dans laquelle il explore avec finesse les sentiments de ses deux personnages, offrant à Vicky Krieps le rôle d'une femme de caractère qui paie cher sa liberté, livrée à elle-même dans une ville gangrenée par la corruption et le mal. L'actrice des Trois Mousquetaires confère un charme fou à cette Vivienne qui échappe aux conventions de l'époque. Q [...] Lire la suite