Ciivise : Caroline Rey-Salmon, accusée de violences sexuelles, se met en retrait de ses fonctions
JUSTICE - La nouvelle fait tâche pour la Ciivise. La Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants est dans la tourmente depuis mardi, en raison d’une plainte pour violence sexuelle visant sa nouvelle vice-présidente, Caroline Rey-Salmon.
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Pédiatre légiste de formation, la vice-présidente de la commission d’enquête a d’ailleurs choisi de se mettre « en retrait » de ses fonctions, comme l’indiquent notamment Le Parisien et l’AFP ce mercredi 7 février. Une manière pour celle qui est également experte judiciaire de « préserver » l’instance « pour un temps », comme elle l’a écrit dans un message consulté par le quotidien français ce mercredi.
Une plainte déposée la veille de cette annonce vise en effet Caroline Rey-Salmon. Effectué à Marseille, ce dépôt de plainte concerne une patiente de la médecin légiste de 65 ans qui accuse la numéro 2 de la Ciivise d’« agression sexuelle par personne abusant de l’autorité que lui confère sa fonction ».
Pour l’heure, Caroline Rey-Salmon ne s’est pas encore exprimée publiquement sur cette affaire, même si Le Parisien indique qu’elle devrait le faire dans la soirée, par le biais d’un communiqué de presse.
Un retrait « indispensable »
Au sein de la Ciivise, on confirme d’ailleurs cette mise à l’écart temporaire. « La vice-présidente se met en retrait total des travaux de la commission pendant tout le temps de l’enquête », indique la commission créée par Emmanuel Macron. « Indispensable à la sérénité des travaux » de la Ciivise, il s’agit également d’un moyen pour maintenir « la confiance » des personnes victimes, explique-t-elle.
La veille, sur le plateau de l’émission Quotidien, le président de la Ciivise s’était montré plus prudent, apportant d’ailleurs son soutien à sa numéro 2. « Si la victime a porté plainte, tant mieux, je pense que Caroline le fera aussi et la justice tranchera », avait ajouté Sébastien Boueilh.
Une position dénoncée par Arnaud Gallais, ex-membre de la Ciivise et président de l’association BeBrave de « survivants de violences sexuelles ». Pour lui, un retrait semblait inévitable. « On ne peut pas dire ’je te crois je te protège’ et là dire ’je te crois mais si c’est la vice-présidente ça ne marche pas’ », a-t-il réagi auprès de l’AFP.
Un son de cloche assez similaire à celui d’Aurore Bergé, ministre chargée de l’Egalité femmes-hommes, sans aller jusqu’à appeler à sa mise en retrait. Sur Europe 1, la ministre a affirmé que seule « la vérité judiciaire » pouvait exister sur le long terme en démocratie, tout en demandant que la Ciivise ne soit pas « abîmée » par cette affaire.
« Imaginez le pénis de l’agresseur »
Selon le récit de la femme de 25 ans, l’agression a eu lieu lors d’un examen gynécologique mené le 27 juin 2020 à l’Hôtel-Dieu à Paris dans le cadre d’une enquête judiciaire. La jeune femme avait porté plainte pour des faits de viols subis enfant entre 2004 et 2009.
« Elle m’a auscultée, elle m’a dit qu’il n’y avait absolument aucune trace et que je me trompais parce qu’une enfant victime de viol vaginal avait forcément l’hymen déchiré, ce qui n’était pas mon cas », a-t-elle déclaré à l’AFP.
« Elle m’a dit qu’il avait dû se frotter, elle a posé ses doigts sur moi, a fait des mouvements de va-et-vient, m’a dit de fermer les yeux et d’imaginer que c’était le pénis de l’agresseur afin de me souvenir », a ajouté la plaignante.
Pour elle, la nomination de Caroline Rey-Salmon parmi les plus hauts postes de la Ciivise aura été la goutte de trop. « Il faut qu’elle reconnaisse qu’elle a eu recours à ce genre de pratiques visant à faire revivre aux victimes ce qu’elles ont vécu et qu’elle reconnaisse que ce soit violent et inhumain ».
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