Cigarette électronique : un additif présent dans les produits de vapotage peut endommager une fonction vitale des poumons

Des chercheurs d'une université canadienne ont constaté qu'une substance présente dans les liquides de la cigarette électronique pouvait rendre la respiration plus compliquée.

Un additif présent dans les produits pour cigarette électronique peut endommager les poumons (Getty Images)

En 2022, environ trois millions de personnes utilisaient régulièrement une cigarette électronique, d'après les chiffres de Santé publique France. Selon une étude réalisée par l’Université de Concordia (Canada) et relayée par le Journal de Montréal, un additif utilisé dans les produits de vapotage serait coupable de dommages causés sur une membrane vitale des poumons.

Précisément, le tocophérol – un composé organique connu sous le nom de vitamine E qui sert d’additif dans les produits pour cigarette électronique – et l’acétate de tocophérol peuvent endommager les poumons. Ce phénomène rendrait la respiration des vapoteurs plus difficile. En effet, quand ce composé est chauffé et inhalé, il vient se loger dans une membrane du poumon.

Une atteinte respiratoire

Dans le cadre de cette étude, l’équipe de recherche a utilisé des membranes pour simuler l’expansion et la compression du surfactant pulmonaire. Il s'agit de la substance qui forme un film à la surface des alvéoles pulmonaires. L'équipe a ensuite ajouté de la vitamine E, dont la structure est semblable à celle des lipides présents dans la membrane. "À l’aide de différentes techniques d’observation, dont la microscopie, la diffraction des rayons X et la réflectométrie des rayons X, l’équipe a observé la façon dont l’additif modifiait les propriétés du surfactant et surveillé les changements qui se produisaient à mesure qu’elle ajoutait de l’additif, tout comme un véritable surfactant accumulerait et retiendrait le composé dans les poumons", rapportent les auteurs de cette étude.

"L’oxygène est échangé pour du dioxyde de carbone à travers le surfactant pulmonaire ; donc si les propriétés du surfactant sont modifiées, la capacité d’échange de gaz peut l’être aussi. Et si la tension superficielle est modifiée, le travail respiratoire l’est également", a expliqué Christine DeWolf, professeure au Département de chimie et de biochimie et cofondatrice du Centre de recherche en nanoscience. Et de compléter : "Ces changements combinés rendent la respiration plus difficile".

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