Cicatrices disgracieuses : des thérapies existent

Leur survenue après une chirurgie est assez fréquente. Le Dr Luc Téot* explique comment les réduire et les prévenir.

Leur survenue après une chirurgie est assez fréquente. Le Dr Luc Téot* explique comment les réduire et les prévenir.

Paris Match. Quelles sont les causes de ces cicatrices ?
Dr Luc Téot. Toute effraction cutanée profonde produit une cicatrice. La peau est formée par l’épiderme en surface (de 0,7 à 0,8 millimètre d’épaisseur), le derme en dessous (de 1 à 1,5 centimètre) et par une structure régénérative entre les deux, la membrane basale. Toutes les lésions situées au-dessus de cette membrane guérissent en dix jours, sans trace ; celles situées en dessous laissent une cicatrice. Des facteurs ethniques influencent la cicatrisation : les peaux noires produisent souvent des chéloïdes (tumeurs cicatricielles bénignes) ; les peaux asiatiques, des cicatrices qui s’élargissent en nappe ; les blanches ont une typologie moins -marquée. Les plaies qui restent longtemps ouvertes, les infections cutanées (parfois chroniques, telle la maladie de Verneuil), les longues interventions avec écartement important des parois (chirurgie ouverte thoracique, abdominale…) favorisent les cicatrisations inesthétiques (20 % au total). Aucune prédisposition génétique à ces processus n’a été à ce jour identifiée.

Quels sont les mécanismes biologiques sous-jacents ?
Le tissu dermique normal -bourgeonne et comble la plaie, stade où il est recouvert par les deux berges de l’épiderme qui envoie un signal biologique pour que le bourgeonnement cesse. A défaut, celui-ci se poursuit, pouvant aboutir à 1. Une -cicatrice dite hypertrophique, qui augmente en épaisseur sans pour autant recouvrir les berges de l’épiderme. 2. Une chéloïde, qui déborde les berges sous l’effet- d’une prolifération anarchique des cellules du derme et du collagène, jusqu’à former parfois une tumeur. Une inflammation locale aggrave ces processus. 3. Plus rarement existe une cicatrice atrophique(...)


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