"Des cibles légitimes": l'ambassade de Russie avertit la France sur l'envoi d'instructeurs en Ukraine

Le torchon continue de brûler entre Paris et Moscou. Au soir de nouvelles menaces du Kremlin quant à l'éventuel envoi d'instructeurs français en Ukraine, Alexander Makogonov, porte-parole de l'ambassade de Russie en France, a défendu ce mardi 4 juin sur BFMTV un "avertissement assez clair".

"À la guerre comme à la guerre", a-t-il lancé sur notre antenne, alors que Paris a avancé la veille que la piste continuait "de faire l'objet de travaux".

"Si vous envoyez vos soldats, vos spécialistes, vos instructeurs sur le sol ukrainien pour qu'ils forment les soldats ukrainiens pour mieux cibler et tuer les Russes, ils constitueront naturellement une cible légitime", a assuré Alexander Makogonov. Il a ajouté: "Cela devient de plus en plus officiel, donc nous officialisons de plus en plus nos avertissements."

Plusieurs mois d'échanges de plus en plus tendus

Plus tôt dans la journée, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, avait prévenu qu'"aucun instructeur s'occupant de la formation des militaires ukrainiens n'a d'immunité" face aux frappes russes. "Peu importe qu'ils soient Français ou non", avait-il précisé.

La semaine dernière, le commandant en chef de l'armée ukrainienne, Oleksandre Syrsky, a affirmé que la France allait envoyer "prochainement" des instructeurs afin de former les troupes de ce pays qui fait face à une offensive russe depuis février 2022.

Même si ces affirmations n'ont pas encore été confirmées par Paris, cet éventuel envoi d'instructeurs ferait écho aux propos très commentés tenus par Emmanuel Macron à partir du mois de février. Le président français a maintenu à plusieurs reprises que rien ne devait "être exclu".

"L'envoi de troupes françaises en Ukraine rapproche de cette ligne à partir de laquelle commence la participation directe au conflit, a commenté Alexander Makogonov. Cela augmente les risques de cobelligérance ukrainienne". Et de conclure sur la question: "Cela change de manière très dangereuse le paradigme de la guerre."

Article original publié sur BFMTV.com