Chypre : «La reconversion sera douloureuse»

Le plan prévoit la fermeture d'une des deux grandes banques et une taxe sur les dépôts de plus de 100 000 euros.

Pour Henri Sterdyniak, économiste à l’OFCE, le plan est «très bon», mais la fin de la prééminence du secteur bancaire appelle des lendemains difficiles pour l'île.

Le cas chypriote serait donc réglé. Après la conclusion d'un accord entre le gouvernement, la Commission européenne, le FMI et la BCE, lundi, la perspective d'un effondrement du système bancaire semble s'éloigner. Au prix d'un plan drastique prévoyant notamment la liquidation du deuxième établissement du pays et de lourdes pertes pour les plus gros déposants.

Spoliation ou juste retour des choses, pour un système peu regardant sur la nature des fonds qui y ont afflué pendant des années ? Pour Henri Sterdyniak, directeur du département économie de la mondialisation de l’OFCE, le plan est bon, mais la reconversion du pays sera douloureuse. (Photo DR)

Comment jugez-vous le plan finalement adopté par Chypre et ses partenaires ?

C’est un très bon plan, bien meilleur que le premier. En effet, en ne frappant que les dépôts de plus de 100 000 euros, il respecte la garantie européenne valable jusqu’à ce seuil, et évite donc les paniques en Grèce ou en Espagne. Ceux qui payent sont principalement des non-résidents attirés à Chypre par des taux d’intérêt relativement élevés. Il n’y a aucune raison de faire payer ce système à la population chypriote. En fait, on applique avant l’heure les règles de l’union bancaire européenne, en faisant payer les actionnaires, les créanciers et les dépôts non protégés, tout en sauvegardant le contribuable.

Aurait-il fallu recourir à ce procédé dans d’autres pays ?

Oui, par exemple en Irlande, où le secteur bancaire est aussi disproportionné. A Chypre, l’autre intérêt du dispositif est de réduire la taille de celui-ci. Les banques devraient être centrées sur leur pays, qu’elles connaissent bien, et ne pas trop s’aventurer à l’étranger. Cela dit, tout n’est pas parfait dans le plan chypriote. D’abord, le taux d’impôt sur les sociétés passe de 10% à 12,5%, ce qui (...)

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