A Chypre, l'arrivée massive de migrants syriens inquiète les autorités
A Chypre, près de 25 500 demandeurs d'asile espèrent que les autorités leur accorderont le statut de réfugié. Ces dernières années, la plupart d’entre eux sont entrés par la "Ligne verte", qui délimite les territoires occupés par la Turquie. Pourtant, depuis deux mois, des des dizaines de personnes, en majorité des Syriens partis du Liban, arrivent aussi sur les côtes. Mais les centres d’accueil sont pleins à craquer.
"Nous avons quitté la Syrie pour avenir une vie sûre et un avenir, car franchement, il n'y en a pas en Syrie. Il y a beaucoup de jeunes qui ont quitté leur famille et sont venus vivre ici. Je suis venu ici pour travailler, pour gagner un salaire qui me permettrait de demander l'asile pour qu'ils puissent quitter la Syrie, car la vie là-bas est très difficile" explique Omar Al Elewi, demandeur d'Asile.
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Les derniers développements ont alarmé les autorités chypriotes, qui ont du mal à gérer l’arrivée massive et inattendue de migrants. Certains craignent que le pire reste encore à venir. Andreas Georgiades, Chef du service d'asile de Chypre, déclare : _"récemment,_le nombre de Syriens arrivant dans le pays est très élevé et c’est quelque chose qui nous inquiète. Si le Liban n’y parvient pas, si le pays s’effondre, nous aurons alors un très gros problème."
Le centre d'accueil "Pournara" accueille environ 1 000 demandeurs d'asile. Mais le campse trouvent près de plusieurs petits villages, dont celui de Kokkinotrimithia, et leurs habitants sont excédés. Le président du conseil communautaire, Christiakis Meleties, affirme que le pays atteint ses limites : "nous sommes un très petit État. Notre gouvernement ne peut pas servir un grand nombre de réfugiés. Nous sommes peu nombreux et il y a une limite au nombre de demandeurs d’asile que nous pouvons aider."
Le gouvernement demande à l'Union européenne de modifier le statut de la Syrie. Nicosie affirme que certaines parties du pays ne sont plus des zones de guerre car selon elle, de nombreux migrants se rendent dans le pays, y passent quelques jours puis retournent à Chypre.
"La migration est une question très préoccupante pour les Chypriotes et je pense qu’elle déterminera dans une large mesure les choix de nos citoyens lors des prochaines élections européennes. Nous pensons, ainsi que d’autres membres de l’Union européenne, qu’il existe des zones spécifiques en Syrie qui peuvent être qualifiées de sûres. Nous avons besoin du soutien de tous les États membres. Pourtant, nous pensons que le paquet économique qui sera présenté le 2 mai aidera le Liban à contenir les flux de réfugiés" affirme Konstantinos Letymbiotis, porte-parole du gouvernement chypriote.
À l'heure actuelle, 7 % de la population du pays sont des réfugiés et des immigrants. Le président Nikos Christodoulidis affirme qu'il s'agit d'une question de sécurité nationale. Nicosie demande à Bruxelles et à ses partenaires européens de faire preuve d'une plus grande solidarité.