La chute de la Nupes en 4 actes, de l’affaire Quatennens aux polémiques sur le Hamas
POLITIQUE - C’est l’histoire d’une chute. Le 7 mai 2022, c’est encore l’euphorie à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). Insoumis, écologistes, socialistes et communistes organisent leur premier meeting de campagne pour les législatives, qui signe la naissance de leur nouveau bébé, la Nupes. Comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article, la Nouvelle union populaire écologique et sociale est alors pleine d’espoir. Mais les législatives passées, ce n’est plus la même histoire.
La Nupes peut-elle être supplantée par un « rassemblement de la gauche et des écologistes » ?
L’affaire Quatennens
C’est d’abord avec la condamnation du député Adrien Quatennens à quatre mois de prison avec sursis, que l’alliance vacille franchement. Condamné pour violences conjugales, Adrien Quatennens est d’abord radié temporairement, avant d’être réintégré par un vote au sein du groupe LFI le 13 avril 2023. PS et EELV déplorent cette réintégration. Au sein de LFI, la décision fait aussi débat et François Ruffin comme Clémentine Autain la jugent prématurée.
La réforme des retraites
Unis dans leur combat contre la réforme du gouvernement, les partis de gauche ne partagent pas tous la même tactique pour arriver à leurs fins. Une division visible dans les derniers jours de l’examen du texte à l’Assemblée nationale : écologistes, communistes et socialistes décident de retirer leurs amendements pour tenter d’arriver à l’article clé de la réforme, l’article 7 qui prévoit le report de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans.
Encouragés par Jean-Luc Mélenchon, les Insoumis préfèrent maintenir leurs amendements, ce qui a de quoi exaspérer leurs collègues. « Ça signe la fin de l’acte I de la Nupes, » note la députée écologiste Sandrine Rousseau le 20 février 2023, sur Public Sénat.
Les émeutes urbaines
À nouveau, le fossé se creuse entre LFI et ses partenaires au lendemain de la mort du jeune Nahel et des émeutes urbaines qui s’ensuivent, en juin 2023. Jean-Luc Mélenchon et plusieurs députés insoumis martèlent leur appel à la justice, mais il est hors de question pour eux d’appeler au calme. Au sein de la Nupes, on s’offusque, Fabien Roussel et Olivier Faure, en tête de la contestation, condamnent ces propos. Le fossé se creuse.
Le Hamas
Et puis arrivent les questions internationales, celles qui fracturent l’alliance depuis le début. Le choix des cadres de LFI de ne pas désigner le Hamas comme une organisation « terroriste » après son attaque contre Israël le 7 octobre est dénoncé par ses alliés. Les députés PS suspendent même leur participation au groupe de travail Nupes sur le contre-budget, avant de décider finalement d’un moratoire sur l’ensemble des travaux avec la Nupes.
Le 15 octobre, le PCF évoque l’« impasse » de la Nupes et appelle à « un nouveau type d’union » de la gauche. Olivier Faure estime deux jours plus tard que M. Mélenchon ne peut « plus prétendre être celui qui incarne l’ensemble de la gauche et de l’écologie », Mélenchon l’accuse en retour de « rompre » la Nupes. Le jeu de dupes est à son maximal et l’alliance plus fragile que jamais.
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