"Chut", "prends de la camomille"... Sandrine Rousseau dénonce le sexisme à l'Assemblée nationale

L'élue écologiste a dénoncé un climat délétère pour les femmes dans l'hémicycle, en particulier pour celles qui défendent les questions climatiques.

"On est au 21e siècle, ça suffit maintenant !". Au micro de la chaîne parlementaire, en plein milieu de l'ultime nuit de débats autour du pouvoir d'achat, la députée écologiste Sandrine Rousseau, fatiguée, a fustigé ce vendredi le sexisme qui persiste au sein de l'hémicycle.

"Dès qu'il y a une femme qui parle, il y a des députés qui disent 'Chut, chut calmez-vous', 'prends de la camomille', qui les invectivent personnellement. On ne peut pas vivre ça. On est en 2022. On est au 21e siècle, ça suffit maintenant, zut!", a-t-elle dénoncé à 1h30 du matin passée sur LCP.

"C'est pas possible d'avoir des insultes personnelles, c'est pas possible non plus d'avoir du sexisme dans cette Assemblée comme il y en a actuellement", a-t-elle regretté.

"On est face à un mur complet"

Sa position de défenseuse du climat dans l'examen de ce texte conjoncturel pour faire face à l'inflation et à la crise énergétique a accentué les invectives de ses opposants. Sur les thèmes écologiques dans les travées, "on est face à un mur complet", s'exaspère-t-elle.

"Le problème, c'est qu'on ne peut pas non plus subir les invectives. On ne peut pas avoir des députés qui se lèvent en séance pour nous expliquer que l'écologie met le monde à mal, c'est pas possible d'entendre ça", a-t-elle déploré.

Les critiques contre les Verts se sont particulièrement renforcées pendant cette dernière nuit de débats. "Escrologistes!" a tancé le député RN Jean-Philippe Tanguy, accusant la gauche d'être des "nullités énergétiques". "Ayatollahs verts", a ironisé son collègue RN Julien Odoul.

Le député Renaissance Stéphane Vojetta a quant à lui tweeté dans la semaine qu'il préférait à l'élue écologiste, le compte Twitter parodique particulièrement agressif envers la députée, "Sardine Ruisseau".

Il répondait à une petite phrase de la parlementaire parisienne lancée mercredi. "Vous allez presque nous faire regretter Manuel Valls", avait envoyé Sandrine Rousseau dans un sourire avant de reconnaître presque immédiatement "c'est petit, c'est petit, stop!".

Sans parler de sexisme à proprement parlé, la députée de la majorité, Violette Spillebout, a, elle, dénoncé sur la chaine parlementaire une ambiance "extrêmement choquante". Avec des "invectives", des "insultes", des "mises en cause personnelles".

Article original publié sur BFMTV.com

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