CHRONIQUE. Moins de dispersion pour une meilleure recherche

Certaines activités ne doivent pas occulter le cœur du travail de chercheur : les temps de contemplation longue et lente d'un problème ou d'une situation qui résiste à l'analyse.

Cet article est extrait du mensuel Sciences et Avenir - La Recherche n°928, daté juin 2024.

Quand on encourage les chercheurs à s'ouvrir à l'interdisciplinarité, à former des collaborations nombreuses et variées, à participer à la diffusion des savoirs auprès du grand public et à se tourner vers l'innovation pour aider à construire une passerelle entre recherche fondamentale et applications, le métier de chercheur est profondément transformé. Il ne s'agit pas là de bureaucratie, ni d'évaluations à outrance, ni de réunionite, mais d'activités utiles et intéressantes, voire passionnantes.

Dispersion de l'attention

Cependant, ces activités ne doivent pas occulter le cœur du travail de chercheur : les temps de contemplation longue et lente d'un problème ou d'une situation qui résiste à l'analyse. Ces périodes de méditation profonde sont les clés pour faire émerger des idées nouvelles. Or, la multiplication des missions du chercheur conduit à une fragmentation de l'emploi du temps et à une dispersion de l'attention, concrétisée par l'incessant bombardement des emails.

Lutter contre la multiplication désordonnée des publications

De même que pour lutter contre la multiplication désordonnée des publications, un mouvement s'est enclenché pour ne tenir compte que de quelques publications lors des évaluations des chercheurs, il serait bon de ne tenir compte que de quelques activités en dehors du cœur de la recherche pour lutter contre cette dispersion... Cela corrigerait la tendance en encourageant une meilleure focalisation et, à terme, de meilleurs travaux de recherche.

Par Claire Mathieu, directrice de recherche au CNRS, Institut de recherche en informatique fondamentale (CNRS/université Paris Cité).

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