CHRONIQUE. Quand la non-mixité favorise l'égalité

Renoncer ponctuellement à la mixité pour tendre vers la parité et son but, l'égalité, est une idée qui fait son chemin notamment dans le monde des mathématiques.

Cet article est extrait du mensuel Sciences et Avenir - La Recherche n°927, daté mai 2024.

En France, la mixité filles-garçons est la norme à l'école. Elle rime avec parité, du moins au début de la scolarité, mais pas avec égalité. Dès que l'orientation est à l'œuvre, des disparités apparaissent. C'est frappant en mathématiques et sciences du numérique, beaucoup moins "choisies" par les filles que par les garçons au lycée.

Comme le montrent des commentaires à propos du livre "Matheuses" (CNRS Éditions, 2024), l'idée que ce "choix" est en fait orienté par la société, à commencer par l'école, est loin d'être claire pour tous. Les preuves ne manquent pourtant pas ! Alors que faire pour inverser la tendance ?

Des initiatives non mixtes aussi pour les chercheuses

Des activités non mixtes ! Car, n'en déplaise aux contempteurs, les stages ou compétitions réservées aux jeunes femmes portent leurs fruits. Qu'il s'agisse de stages pour lycéennes portant des noms féminins poétiques comme les Cigales, Fourmis et Marmottes, de stages Math C pour L s'adressant aux étudiantes de licence ou d'Olympiades féminines de mathématiques, les participantes en sortent renforcées pour la vie.

Des initiatives non mixtes ont aussi vu le jour pour les chercheuses. Les conférences Women only sont aujourd'hui variées et appréciées. Preuve qu'elles répondent à un besoin, dans l'attente d'un monde mathématique plus équilibré. Renoncer ponctuellement à la mixité pour tendre vers la parité et son but, l'égalité, est une idée qui fait son chemin.

Le 12 mai sera le Jour international des femmes en mathématiques (may12.womeninmaths.org).

Par Sylvie Benzoni-Gavage, directrice de l'institut Henri-Poincaré, à Paris.

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