CHRONIQUE. Mieux articuler les enseignements secondaires et supérieurs

"Serait-il envisageable d'avoir une première année universitaire commune, par exemple, à toutes les formations en sciences 'dures' ?", s'interroge la directrice de recherche Claire Mathieu.

Cet article est extrait du mensuel Sciences et Avenir - La Recherche n°913, daté mars 2023.

La jonction entre enseignements secondaire et supérieur est une période délicate. Les universitaires ont accès aux dossiers des candidats mais les candidats et leurs établissements ne leur sont pas connus ; sans épreuves scolaires nationales (auxquelles le calendrier fait obstacle), il leur est difficile de comparer les dossiers. L'information est insuffisante pour qu'il soit possible de faire un classement sans part d'arbitraire. Cependant, une autre voie est peut-être envisageable.

Une orientation en deux phases

Les universités sont de grande taille et préparent à de nombreux diplômes. Serait-il envisageable d'avoir une première année commune, par exemple, à toutes les formations en sciences "dures" ? Cela permettrait de connaître les étudiants personnellement bien mieux qu'une lettre de motivation, et aiderait aussi à combler des lacunes dues non à l'étudiant mais aux circonstances de ses études secondaires, d'où une orientation vers une deuxième année en meilleure connaissance de cause, ainsi qu'une sélection plus juste pour les parcours en double licence.

Bien sûr, ce n'est pas sans inconvénient. Ainsi, cela reculerait d'autant la période de spécialisation disciplinaire de l'étudiant. En somme, il s'agirait d'une orientation en deux phases : en terminale, le choix de l'université, puis en première année universitaire, le choix de la formation dans laquelle l'étudiant continuera ses études l'année suivante.

Par Claire Mathieu, directrice de recherche au CNRS, Institut de recherche en informatique fondamentale (CNRS/université Paris Cité).

Retrouvez cet article sur sciencesetavenir.fr

A lire aussi