Christine Lazerges : «Sur l'interdiction de manifester, on sent vraiment l'atteinte aux libertés»

Des gendarmes font face à des dizaines de personnes manifestant en soutien aux réfugiés et contre l'état d'urgence, à Paris, le 22 novembre.

Présidente de la Commission nationale consultative des droits de l'homme, Christine Lazerges annonce à «Libération» que son autorité sera «vigilante» quant à l'application de l'état d'urgence, dont elle pointe déjà les abus.

Renouvelée jeudi, par un arrêté paru au Journal officiel, pour un nouveau mandat jusqu’en 2018, la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) est une autorité administrative indépendante chargée de conseiller le Parlement et le gouvernement en matière de respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales. Elle publie chaque année un rapport sur le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie, qui fait référence. Christine Lazerges, professeure de droit privé à l’université Panthéon-Sorbonne et présidente de la commission, s’inquiète de la longueur de l’état d’urgence et des abus qu’il occasionne. (Photo AFP)

Quel va être le rôle de la CNCDH dans les semaines à venir ?

La CNCDH va être forcément vigilante sur la mise en place des mesures de l’état d’urgence, et nous serons en mesure assez rapidement de rendre un avis sur l’état d’urgence. Avec 64 membres, dont 30 associations et syndicats, cela n’est pas très difficile pour nous d’être en situation de vigilance exceptionnelle en période exceptionnelle.

Justement, peut-on dire selon vous que cet état d’urgence était nécessaire ?

Politiquement, c’était impossible de ne pas le mettre en place : la situation est épouvantablement difficile ; l’ennemi est difficilement identifiable et procède selon des modalités barbares. Un renforcement des mesures qui permettent de le cibler, c’est difficile à critiquer. Mais à titre personnel, j’aurais préféré que l’état d’urgence soit revoté, si besoin était, tous les mois au Parlement, et non prolongé d’entrée pour trois mois. C’est très long, trois mois.

Et il semble que les perquisitions administratives soient menées dans des conditions critiquables, à tel point que le ministre de l’Intérieur a lui-même rappelé les (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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