"Les Choses qu'on dit, les choses qu'on fait" : Mouret livre une fable sur le renoncement et le désir empêché

Le jeu de l'amour et du hasard n'a plus de secrets pour lui. En dix films, Emmanuel Mouret s'est imposé comme le cinéaste ­français des sentiments, culminant avec Mademoiselle de ­Joncquières en 2018. À 50 ans, il revient avec une nouvelle variation sur le même thème, Les Choses qu'on dit, les choses qu'on fait, qui orchestre les chassés-croisés de personnages confrontés à des dilemmes dont aucun ne ressortira indemne. En l'absence de François, son compagnon, Daphné, enceinte de trois mois, doit accueillir son cousin, Maxime, qu'elle ne connaît pas. Ils passent quatre jours hors du temps à se raconter leurs vies. Le trouble s'installe… Une fois encore, on embarque sans résistance dans un récit à tiroirs dont le réalisateur et scénariste maîtrise la mécanique implacable.

Il décortique les affres du cœur et la psychologie humaine dans cette fable sur le renoncement, le désir empêché, refoulé à cause des convenances, de la volonté de ne pas blesser l'autre… quitte à sacrifier son propre bonheur. Débarrassé de ses afféteries, Emmanuel Mouret observe ses contemporains avec bienveillance et lucidité pour retranscrire la réalité de l'existence. Il brille par son écriture ciselée, sa mise en scène délicate, sa direction d'acteurs précise. "L'amour reste un sujet inépuisable, indique-t‑il. L'histoire du cinéma, du théâtre et de la littérature le démontre. Voyez Ernst Lubitsch, François Truffaut, Éric Rohmer, Sacha Guitry, Woody Allen : ils pétrissent sans relâche le même matériau av...


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