Les choix culture du « Point » : s’enivrer de lecture à Vannes ou opter pour les trésors de Chambord ?

De gauche à droite : Micha Lescot, Valérie Dashwood, Laurent Poitrenaux et Mathieu Amalric transforment les pièces de Pinter en véritable thriller.  - Credit:DR
De gauche à droite : Micha Lescot, Valérie Dashwood, Laurent Poitrenaux et Mathieu Amalric transforment les pièces de Pinter en véritable thriller. - Credit:DR

Applaudir « L'Amant » sur scène

Doublé gagnant ! Les deux pièces d'Harold Pinter que Ludovic Lagarde met aujourd'hui en scène au théâtre de l'Atelier forment un diptyque sensationnel. Évoquant toutes deux les relations de couple, L'Amant et La Collection se répondent en effet de manière singulière. Le dramaturge anglais les a écrites en l'espace de deux ans, au début des années 1960. Elles appartiennent à un cycle que leur auteur désignait sous le terme de « comédies de la menace », car elles ont un climat hitchcockien. Grinçants à souhait, les textes se moquent allègrement des conventions. Qu'on en juge… Dans L'Amant, une femme vit une aventure extraconjugale. Son mari est au courant et veille à ne jamais rentrer trop tôt à la maison. Jusqu'à ce qu'un grain de sable se glisse dans son agenda.

Dans La Collection, deux ménages voient leur quotidien exploser le jour où s'immisce chez l'un d'entre eux le virus de la jalousie. Terriblement cruels, mais irrésistiblement drôles, ces bijoux d'écriture dévoilent le talent de Pinter à mettre en boîte des dialogues absurdes. On y devine l'influence de son ami Beckett. Mais c'est surtout pour leur excellente distribution qu'il faut aller voir ces pièces. Et si possible les deux à la suite, car existent entre elles des jeux d'échos formidables. Valérie Dashwood et Laurent Poitrenaux sont impériaux d'un bout à l'autre. Quant à Mathieu Amalric et Micha Lescot, la perversité qu'ils parviennent à insuffler à leurs personnag [...] Lire la suite