Choisir son entreprise en fonction de ses engagements pour le climat

La BBC a remarqué que de plus en plus de salariés décident de quitter leur entreprise quand celle-ci a une politique environnementale en contradiction avec leurs valeurs. On les surnomme les climate quitters, les “démissionnaires climatiques”. Selon une étude menée par Supercritical, une entreprise spécialisée dans la réduction de l’empreinte carbone, 35 % des 2 000 employés de bureau britanniques interrogés ont déclaré qu’ils seraient prêts à quitter leur emploi pour cette raison. Ce chiffre passe à 53 % pour les employés de la génération Z, c’est-à-dire les moins de 30 ans.

Selon le militant pour le climat Paul Polman, ancien PDG d’Unilever, “les gens se rendent compte que quelques bonnes initiatives commerciales et un peu de responsabilité sociale des entreprises (RSE) ne suffiront pas. Nous avons besoin d’entreprises qui prospèrent en résolvant les problèmes du monde au lieu de les créer”. Une enquête qu’il a conduite auprès de 4 000 employés au Royaume-Uni et aux États-Unis en 2023 montre que les deux tiers des personnes interrogées souhaitent des positions et des engagements plus clairs de la part de leurs employeurs, faute de quoi la moitié d’entre eux pourraient démissionner.

Et les entreprises feraient bien de prêter attention à cette tendance, souligne la BBC, notamment lorsque les démissions, filmées ou racontées sur les réseaux sociaux, font parler d’elles. “C’est une forme de lobbying extrêmement puissante”, déclare Alexis Normand, PDG et cofondateur de la plateforme mondiale de comptabilité carbone Greenly :

“En tant qu’employeur, si j’avais des salariés qui démissionnaient publiquement, ce serait un si gros problème de relations publiques que j’annoncerais immédiatement une série de mesures.”

Justement, une étude du cabinet de conseil KPMG montre que les entreprises souffrent de ces démissions. D’une part, leur vivier de talents diminue en même temps que leur réputation vis-à-vis du climat. Alexis Normand cite comme preuve le boycott de TotalEnergies par les étudiants l’année dernière lors d’un salon de recrutement à HEC Paris.

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