Chocolaterie Trogneux, Rotonde, café à Pérols: ces lieux pris pour cible car liés à Macron

La violente agression lundi soir de Jean-Baptiste Trogneux, petit-neveu par alliance du président de la République, juste après son interview télévisée, a un lien direct - en raison de la parenté de la victime - avec Brigitte Macron, et donc par alliance avec Emmanuel Macron. Plusieurs lieux, estimés liés au président, ont été pris pour cible ces derniers mois.

Les chocolateries Jean Trogneux à Amiens

La chocolaterie Jean Trogneux, dont le responsable, Jean-Baptiste Trogneux, a été agressé peu après l'intervention télévisée d'Emmanuel Macron, est sous tension depuis longtemps. L'agression de Jean-Baptiste Trogneux, petit-neveu de Brigitte Macron, constitue la plus forte, mais pas la première attaque subie par cette famille et ce commerce.

"C'est un point d'orgue depuis l'élection de 2017 sur le nombre d'agressions, ça a été des insultes, des crachats, des dégradations d'un magasin et là on arrive à l'insoutenable, c'est l'agression physique", a déploré mardi Jean-Alexandre Trogneux, père de la victime.

La famille avait déjà reçu des crottes de chien dans leur courrier, vu un de leur magasin enfumé, des tags dans d'autres boutiques, des vitrines brisées et ont également reçu des menaces de mort, a encore détaillé mardi Jean-Alexandre Trogneux au micro de BFMTV.

Pour lui, ces intimidations et cette agression viennent du seul fait que "nous faisons partie de la famille du Président". Des "fake news" ont par ailleurs circulé, selon lesquelles Emmanuel Macron serait propriétaire de la chocolaterie familiale. Pour lui, il faut cesser l'"amalgame'" entre "un membre de la famille et la famille toute entière".

Le restaurant Peña Pil Pil de Pérols (Hérault)

Lors d'un déplacement dans le sud de la France, Emmanuel Macron a décidé, le 20 avril dernier, de s'arrêter boire une bière à la terrasse du restaurant Peña Pil Pil de Pérols, dans l'Hérault. Mais dans les heures qui ont suivi cette brève séquence, la note de l'établissement sur Google est passée de 5/5 à 1,6/5, avec des commentaires faisant référence à la venue du chef de l'État.

Les commentaires faisaient notamment référence à de précédentes phrases prononcées par le président de la République ainsi qu'à l'usage du 49.3 par le gouvernement afin d'adopter la controversée réforme des retraites sans le vote des députés: "la moindre conso est facturée 49,3€ c’est beaucoup trop cher pour les gens qui ne sont rien. En traversant la rue on trouve beaucoup mieux !".

Un serveur du lieu avait par ailleurs indiqué à nos confrères de France Bleu que l'établissement n'était pas au courant de la venue du président, et a lui-aussi demandé à ne pas faire "d'amalgame".

Le président avait par ailleurs été à de nombreuses reprises interpellé par des habitants sur la réforme des retraites dans le cadre de ce déplacement au cours duquel il avait annoncé des hausses de salaires pour les enseignants.

La brasserie de La Rotonde à Paris

Un fumigène a été lancé le 6 avril, lors d'une manifestation anti-réforme des retraites, sur la devanture de La Rotonde, restaurant symbolique de la campagne présidentielle pour le candidat En marche! en 2017. Cela a enflammé l'auvent de la brasserie parisienne, mais les flammes ont très rapidement été éteintes par les pompiers.

En janvier 2020, déja, en pleine crise des gilets jaunes, les policiers avaient découvert au petit matin un départ de feu sur la terrasse fermée de cet établissement où Emmanuel Macron avait décidé de fêter son accession au second tour de la présidentielle en 2017, une joie mal perçue par la population, puisqu'il restait encore Marine Le Pen à affronter.

Le président n'a manifestement jamais regretté sa soirée à La Rotonde en 2017. Lors de la réouverture du restaurant quatre ans plus tard après les confinements liés au Covid-19, Emmanuel Macron et son épouse y avaient dîné en terrasse. Après cet incident du 6 avril, le président avait contacté l'établissement pour exprimer son soutien.

Devenue un symbole pour les anti-Macron, la brasserie une cible privilégiée des opposants, visant un chef de l'État qui pâtit régulièrement de son image de "président des riches". Durant la même manifestation du 6 avril, des banques avaient également été prises pour cibles.

Le fort de Brégançon (Var)

Des manifestants opposés à la réforme des retraites ont coupé l'électricité du fort de Brégançon, à Bormes-les-Mimosas (Var), le 23 mars. La résidence officielle de la présidence de la République, où Emmanuel Macron y passe quelques jours de vacances en été, avait déjà été ciblée par des coupures de courant lors de la journée de mobilisation du 15 mars.

Des actions avaient déjà été réalisées près de ce lieu symbolique des présidents de la République, comme un rassemblement contre le pass sanitaire, lors de la pandémie de Covid-19.

D'autres actions ciblant le président de la République ont eu lieu ces dernières semaines, avec des coupures de courant des lieux visités par le chef de l'État. Durant la crise des gilets jaunes, des personnes avaient également décroché les portraits d'Emmanuel Macron dans les mairies de différentes communes.

Article original publié sur BFMTV.com