Deuil d'un animal : "Un choc total dont je ne me suis jamais vraiment remise"

Faire le deuil de son animal de compagnie est une épreuve difficile qui semble interminable. Voici le témoignage de Patricia qui a longtemps souffert de cette perte.

La perte d'un animal de compagnie laisse un vide immense dans la vie de son propriétaire.

De nombreuses personnes ne réalisent pas à quel point la perte d'un animal de compagnie peut être dévastatrice. L'attachement que nous développons envers eux est comparable à celui que nous ressentons envers nos amis ou notre famille. Ils partagent nos joies, nos peines et nos routines. Leur départ crée donc un vide immense, et le processus de deuil qui suit est souvent complexe et difficile. Patricia, qui a partagé sa vie avec de nombreux chiens, a accepté de témoigner pour Yahoo.

"Ils s'appelaient Tanny, Rex, Pirate, Kid, Tom, Kidou, Lulu, Tara, Tess, Zarya, Flash, Tina, Winny, Chimbo, Foxy... 15 au total. Tous mes enfants, admet Patricia. Et je vais vous parler de Zarya, ma fille merveilleuse. Nous nous sommes trouvées à la SPA de Gennevilliers. Cette croisée dalmatien avait 3 mois. Elle grandissait à la vitesse grand V au point d'atteindre plus de 35 kilos. C'était un feu follet, une boule d'énergie, se remémore-t-elle. Nous nous sommes aimées durant 15 ans jusqu'en 2015. Quinze années de bonheur, d'osmose totale, d'intense complicité brutalement interrompue par un cancer décelé 4 jours avant sa mort".

Zarya a partagé la vie de Patricia durant 15 ans (Photo : Patricia Bianchi)
Zarya a partagé la vie de Patricia durant 15 ans (Photo : Patricia Bianchi)

Un événement tragique et soudain qui a bouleversé Patricia. "À sa mort, j'étais trop détruite pour gérer quoi que ce soit. Ce fut un choc total dont je ne me suis jamais vraiment remise. Trop brutal. Trop inattendu. Imprévisible. Elle comprenait tout, se souvient-elle. Quand je me suis arrachée un ligament du genou, alors qu'elle dormait toujours à mes côtés, elle a compris toute seule que pour me soulager, il valait mieux dormir au fond du lit pour que je puisse appuyer ma jambe sur elle.".

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Cela fait 8 ans que Zarya est partie. Et le vide laissé par cette croisée dalmatien est immense dans la vie de Patricia. "Il n'y a pas un jour où je ne pense pas à elle, concède-t-elle. C'était une chienne qui sortait du lot. Une chienne extraordinaire. Aussi incroyable que cela puisse être, après son décès, j'ai éprouvé plusieurs fois un contact physique contre mes jambes lorsque je travaillais à mon bureau. Elle venait me consoler."

Zarya avait pris l'habitude de dormir dans le lit à côté de Patricia (Photo : Patricia Bianchi)
Zarya avait pris l'habitude de dormir dans le lit à côté de Patricia (Photo : Patricia Bianchi)

"Avant de la mettre en terre, je lui ai longuement parlé, nous raconte Patricia. Je lui ai expliqué qu'elle était en train de changer de monde mais qu'elle restait dans mon cœur, qu'elle serait toujours ma fille chérie. Je l'ai enterrée à la campagne en présence de Foxy et près de son compagnon Chimbo, parti quelques années plus tôt. Foxy aussi pleurait. Il cherchait à la déterrer. C'était très dur."

La mort de son animal de compagnie peut causer une douleur immense et nous plonger dans un état parfois dépressif. Mais comment aller de l'avant ? Pour Patricia, être entourée de ses autres chiens lui a permis de surmonter cette épreuve si difficile. "Jusqu'à maintenant, ma chance est d'avoir élevé plusieurs chiens ensemble. Si bien que la présence des autres apaisait un peu la douleur de la perte. Je devais être à la hauteur, nous confie-t-elle. Ils avaient besoin d'amour pour supporter la perte de cet être qui nous était à tous si cher. Ce n'était pas le vide total comme lorsqu'on perd son seul compagnon."

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Pour certaines personnes, combler la perte de son fidèle compagnon en adoptant un autre animal aide considérablement à aller de l'avant. Une solution approuvée par Patricia. "Personnellement, à 70 ans, je n'envisage pas de vivre sans chien, admet-elle. Impossible. Il me reste le dernier Foxy. Après avoir perdu 14 chiens, et avoir souffert à chaque fois comme une damnée, je ne m'aviserai pas à donner des conseils. On ne s'habitue pas à la perte de ceux qu'on aime. Je dirai cependant une chose : le plus bel hommage qu'on puisse rendre à un animal parti vers d'autres horizons, c'est d'en prendre un autre et de lui offrir une tranche d'amour et de bonheur."

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