« Choc des savoirs » : contre la réforme Belloubet-Attal, des milliers d’enseignants dans les rues

Des enseignants manifestent contre la réforme du « choc des savoirs » à Paris le 25 mai 2024. (Photo by Kiran RIDLEY / AFP)
KIRAN RIDLEY / AFP Des enseignants manifestent contre la réforme du « choc des savoirs » à Paris le 25 mai 2024. (Photo by Kiran RIDLEY / AFP)

ÉDUCATION - « Macron, ton tri social, on n’en veut pas ! » Plusieurs milliers de personnes ont manifesté ce samedi 25 mai partout en France à l’appel de plusieurs syndicats d’enseignants et de lycéens, enjoignant « celles et ceux qui se retrouvent dans le projet d’une école publique, laïque et émancipatrice à manifester pour l’école publique et pour dire non au choc des savoirs », selon un communiqué commun.

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Annoncée par le Premier ministre Gabriel Attal lors de son passage rue de Grenelle puis reprise par sa successeure Nicole Belloubet, la réforme dite du « choc des savoirs » est une kyrielle de mesures censées élever le niveau des élèves. L’une d’elles est particulièrement contestée par une très large partie du monde éducatif : l’instauration de groupes de niveau, en français et en mathématiques, au collège.

À Paris, un cortège de quelques milliers de manifestants s’est élancé de la place de la Sorbonne en début d’après-midi en direction de la place de la Bastille. « On espère que cette journée est une étape dans la construction d’un vaste mouvement de solidarité de notre pays avec son école publique », a déclaré à l’AFP le secrétaire général de la FSU Benoît Teste.

Une entrée en vigueur prévue pour la rentrée 2024

Les groupes de niveau, baptisés « de besoin » par la ministre de l’Éducation nationale Nicole Belloubet et que les établissements pourront mettre en œuvre avec une certaine souplesse, entreront en vigueur à compter de la rentrée scolaire 2024 pour les classes de sixième et de cinquième, et à partir de la rentrée scolaire 2025 pour les classes de quatrième et de troisième.

« Derrière ces mesures, il y a un rabougrissement de l’école, c’est une volonté de renoncer à la démocratisation, au fait d’amener tout le monde au meilleur niveau » car « la plupart de ces mesures visent en fait à éjecter les élèves du système scolaire le plus tôt possible », dénonce Benoît Teste.

« On ne triera pas »

La secrétaire générale du Snes-Fsu Sophie Vénétitay affirme que face à la mobilisation, « il y a une certaine fébrilité au niveau des hiérarchies » avec « des formations menées par les inspecteurs très verrouillées, souvent en visio sans possibilité de poser des questions dans le chat ». Elle a souligné la détermination des enseignants : « Dans les collèges, on ne triera pas nos élèves. On mettra en place des organisations qui reviendront à ne pas trier nos élèves ».

Côté parents d’élèves, « l’objectif c’est se rencontrer tous, faire corps avec les enseignants », explique Patrice Furet, président de la FCPE 92. « On a engagé de nombreuses journées écoles, collègues, lycées déserts qui ont bien fonctionné, mais on ne peut pas toujours demander aux parents de garder leurs enfants chez eux, il faut aussi marquer d’autres messages et une mobilisation un samedi au mois de mai quand il fait beau, ça plaît à tout le monde », selon lui.

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