Publicité

Chloroquine et coronavirus : l'avis de la revue Prescrire

Chloroquine et coronavirus : l'avis de la revue Prescrire

La revue indépendante Prescrire a analysé les résultats de plusieurs études scientifiques concernant un possible traitement du Covid-19 à base de chloroquine. Voici son verdict.

Faut-il prescrire de la chloroquine aux patients atteints de coronavirus ? Si c’est l’avis du Pr Didier Raoult, ce n’est pas la solution évoquée par l’ensemble de la communauté scientifique. Actuellement, la prescription d’hydroxychloroquine est au cœur de toutes les attentes.
Alors que les études s’opposent, la revue indépendante Prescrire livre également son point de vue. La publication scientifique vient de rendre un avis négatif sur ce traitement.

Dans son avis, elle met en avant les résultats d’un nouvel essai mené sur 150 patients hospitalisés. “Les résultats d'un nouvel essai comparatif randomisé, non-aveugle, hydroxychloroquine à fortes doses versus soins standard chez 150 patients hospitalisés pour Covid-19 ont été publiés. La seule différence notable entre les groupes a été la grande fréquence des effets indésirables avec l'hydroxychloroquine”.
Avant de poursuivre : “Les résultats d'autres études non randomisées, de faible niveau de preuves, n'ont pas été en faveur d'une efficacité clinique de l'hydroxychloroquine”.

Attention aux effets cardiaques

Prescrire a également pris en compte d’autres études menées sur des patients atteints du Covid-19. “L'absence de tirage au sort pour décider du traitement rend leurs résultats peu probants, l'état clinique des patients ayant pu influer sur le choix du traitement. Aucune de ces études n'a été en faveur d'une efficacité clinique de l'hydroxychloroquine”, pointe la revue.

Citant une étude menée dans quatre hôpitaux franciliens, Prescrire alerte sur les effets secondaires en comparant l’évolution de 181 patients atteints par le virus. À cause d’une atteinte pulmonaire justifiant une oxygénothérapie, 84 patients avaient reçu 600 mg par jour d'hydroxychloroquine dans les 48 premières heures de leur hospitalisation. La revue note l’absence de “différence statistiquement significative” sur l'amélioration de l'état de santé des patients. Cependant, Prescrire souligne la présence d'effets secondaires cardiaques dans le groupe qui prenait de l'hydroxychloroquine. D’ailleurs, 9,5 % d'entre eux ont dû interrompre ce traitement pour ce motif. Ainsi, Prescrire conclut en alertant sur la présence d’effets indésirables graves : “Au 15 avril 2020, on ne connaît pas encore de traitement qui réduit le risque d'évolution vers un Covid-19 grave. Exposer les patients à l'hydroxychloroquine et à l'azithromycine augmente le risque d'effets indésirables cardiaques graves”.