En Chine, vague de censure contre les “influenceurs de luxe”

Wang Hongquan Xing avait 4,3 millions d’abonnés sur son compte Douyin – une plateforme chinoise similaire à TikTok. En tant qu’influenceur, il se photographiait avec des vêtements de luxe et des bijoux en or, et vantait son mode de vie extravagant. “Je ne sors jamais dans un accoutrement de moins de 1,4 million de dollars”, avait-il confié.

Jusqu’à ce que son compte saute, le 21 mai. Plus de son, plus d’image : son existence numérique a été balayée par la “vague de suspensions qui déferle sur les influenceurs dont le contenu tourne autour de l’étalage excessif de la richesse”, résume le quotidien installé à Pékin China Daily.

La campagne, lancée au mois d’avril par “l’Administration du cyberespace de la Chine”, le régulateur chinois de l’Internet, vise à décourager les internautes de “présenter délibérément un mode de vie somptueux fondé sur la richesse”, rapporte le quotidien londonien Financial Times.

Elle s’inscrit dans la lignée des mesures interdisant aux influenceurs de publier des contenus “contraires à l’éthique”, mesures appliquées par le gouvernement chinois depuis 2021.

Wang Hongquan Xing avait 4,3 millions d’abonnés sur son compte Douyin. Il fait partie des victimes de la vague de répression lancée par les autorités chinoises contre le culte ostentatoire de l’argent sur les réseaux sociaux.. Douyin
Wang Hongquan Xing avait 4,3 millions d’abonnés sur son compte Douyin. Il fait partie des victimes de la vague de répression lancée par les autorités chinoises contre le culte ostentatoire de l’argent sur les réseaux sociaux.. Douyin

Ce mois-ci, des plateformes telles que Weibo ont annoncé qu’elles allaient “limiter les comportements ostentatoires”, que ce soit la promotion de produits onéreux ou l’étalage de grandes quantités d’argent liquide.

Douyin a déjà supprimé près de 5 000 contenus véhiculant des “valeurs néfastes”.

Wang est loin d’être la seule victime. “Sister Abalone”, surnommée “la femme la plus riche d’Internet” par ses 2,3 millions d’abonnés, et “Mr Bo”, connu pour sa collection de sacs Hermès, ont également vu leurs comptes restreints, affirme le site shanghaïen Sixth Tone.

La disparition soudaine de ces “influenceurs de luxe” a suscité de vives discussions sur Weibo, le hashtag correspondant ayant recueilli plus de 210 millions de vues.

Il faut dire que ce type de comportement est risqué “dans un pays qui s’emploie de plus en plus à réprimer le culte de l’argent”, estime Sixth Tone.

Ces interdictions sont même considérées comme légitimes par ceux qui se plaignent d’“un environnement en ligne devenu toxique”, avec un étalage de richesse outrageant pour ceux qui sont en proie à des difficultés économiques.—

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