La Chine sème la désinformation sur les feux à Hawaii avec des techniques plus agressives

“Quand des feux de forêt ont balayé l’île de Maui, le mois dernier, […] les guerriers chinois de l’information, de mieux en mieux armés, ont bondi”, relate The New York Times.

“La catastrophe n’était pas naturelle, ont-ils affirmé dans une série de faux posts […], elle avait été déclenchée par une ‘arme météorologique’ secrète testée par les États-Unis. Pour que la chose paraisse plus plausible, ces posts intégraient des photos apparemment générées par des programmes d’intelligence artificielle.” C’est “l’une des premières fois” que l’IA était mise au service d’une campagne de désinformation, selon le quotidien new-yorkais.

Cette campagne menée en plusieurs langues a été “révélée par des chercheurs de Microsoft et de plusieurs autres organisations”, dont la firme de cybersécurité Recorded Future, la start-up NewsGuard, qui suit la désinformation, ou encore l’université du Maryland, précise le journal.

La présidentielle américaine en ligne de mire ?

Même si ses répercussions semblent avoir été limitées, elle marque “un brusque changement de tactique” de la part de la Chine, dont les campagnes d’influence se limitaient jusqu’ici à “amplifier sa propagande défendant sa propre politique sur Taïwan et d’autres sujets”. En présentant cette fois des incendies sur le sol américain comme “un acte délibéré des renseignements et de l’armée américains”, Pékin semble “chercher plus directement à semer la discorde aux États-Unis”.

C’est l’analyse de Brian Liston, chercheur à Recorded Future :

“Cette campagne va dans une nouvelle direction, il s’agit de diffuser des théories du complot qui ne sont pas directement liées à un intérêt de la Chine comme Taïwan.”

D’après les chercheurs interrogés par le New York Times, la Chine serait “en train de bâtir un réseau de comptes qui pourraient servir à de futures opérations de manipulation de l’information, y compris en vue de la prochaine élection présidentielle”. Alors qu’elle s’était tenue “en retrait” des campagnes de désinformation et de piratage de la Russie en 2016 et en 2020, la Chine pourrait chercher à soutenir Donald Trump en cas de nouvel affrontement avec Joe Biden en 2024.

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