La Chine redécouvre le découvreur français du panda

Le village de Dengchigou, dans le Sichuan, s'est rebaptisé en l'honneur du prêtre français Armand David, «découvreur» du panda géant en 1869.

Les Chinois sont beaux joueurs : le petit village de Dengchigou, qui a terminé sa rénovation après le tremblement de terre qui a ravagé le Sichuan en 2013, vient de se rebaptiser «Nouveau village David» («Dawei xincun» en mandarin), du nom d’un missionnaire français qui y avait «découvert», en 1869, le panda géant. C'est-à-dire qu'il en a dressé pour la première fois la description scientifique. Né à Espelette en 1826, près de Bayonne, le père Armand David (photo ci-contre en 1884, Bérillon, BNF Gallica) a passé douze ans en Chine. Visiblement plus intéressé par la zoologie que par l’évangélisation, il multiplie les explorations et envoie des centaines d’échantillons de la faune et de la flore locales au Muséum de Paris, qui loue ses envois d'«écureuil gris-cendré», de «cerf-chameau» ou d'«arbre à mouchoirs».

Un jour, un chasseur lui vend la dépouille d'«un ours tout blanc à l’exception des quatre membres, des oreilles et du tour des yeux», que ce passionné de zoologie envoya illico à Paris. Le père David (photo ci-contre non datée) fit suivre une lettre de recommandation enthousiaste pour cette «espèce nouvelle», dont l’appartenance à la famille des ursidés ne sera confirmée qu’un siècle plus tard.

Le grand panda, qui se nourrit presque exclusivement de bambou, était mentionné dans des textes chinois depuis trois mille ans, et sa fourrure utilisée comme présent royal. En 1961, il est choisi par le WWF, l’ONG protectrice de la nature, comme logo, ce qui le rendra célèbre dans le monde entier, avant de devenir la mascotte plus ou moins officielle de la Chine et même un agent de diplomatie. Le panda géant est aujourd’hui en voie de disparition.

Un jeune panda du zoo de San Diego (photo CC BY-SA 3.0)

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