La Chine investit dans une gigantesque usine de puces dans l’est du pays

Signe que la Chine met toutes ses forces dans la bataille des puces, l’entreprise Changxin Xinqiao Storage Technology vient de lever 39 milliards de yuans (5 milliards d’euros) pour finaliser la construction d’“un gigantesque projet d’usine de semi-conducteurs” dans l’est du pays, rapporte Nikkei Asia. Le gouvernement chinois, par le biais de son fonds de soutien au secteur des fonderies électroniques, le Big Fund, en est “le principal investisseur”.

Changxin Xinqiao, fabricant de semi-conducteurs à Hefei, dans la province de l’Anhui, exploitera cette usine “d’une valeur de 150 milliards de yuans” (19,2 milliards d’euros) d’ici trois ans. “Changxin Xinqiao utilisera cet argent pour [en] accélérer la construction, Pékin cherchant à développer une chaîne d’approvisionnement en semi-conducteurs à l’abri des sanctions américaines, dans un contexte de montée des tensions avec Washington”, explique le média économique japonais.

Selon la presse chinoise, l’usine devrait pouvoir fabriquer des puces à mémoire vive dynamique (Dram, pour dynamic random-access memory, “mémoire à accès aléatoire dynamique”), des puces de stockage informatique simples à produire, utiles “aux ordinateurs et à toute une gamme de produits électroniques”.

Les puces, priorité industrielle

Il y a huit ans, Pékin lançait “sa politique ‘Made in China 2025’ pour promouvoir ses entreprises de haute technologie en faisant des semi-conducteurs une priorité”, rappelle Nikkei Asia. Le Big Fund “est devenu le porte-drapeau du développement” de cette industrie. Quelque 140 milliards de yuans (18 milliards d’euros) ont été injectés lors de sa phase de lancement, puis “environ 200 milliards de yuans dans la deuxième phase, en cours”. Avec cette nouvelle levée de fonds, le Big Fund détient 33 % de Changxin Xinqiao.

Cette injection massive d’argent public n’empêche pas la Chine de souffrir des sanctions américaines décidées par l’administration Trump et durcies sous la présidence de Joe Biden. Sans oublier, note Nikkei Asia, que “le départ des ingénieurs américains pèse sur le secteur”.

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :