La Chine confrontée à une fuite des cerveaux

Les professionnels qualifiés qui travaillent dans la tech à Pékin, Shanghai ou Shenzhen sont très bien payés. Pourtant, ils sont de plus en plus nombreux à prendre le chemin de l’exil, rapporte The New York Times.

J’ai quitté la Chine parce que je n’aimais pas le contexte social et politique, explique Chen Liangshi, 36 ans, qui a travaillé sur des projets d’intelligence artificielle chez Baidu et Alibaba, deux des plus grandes entreprises technologiques chinoises. Il a quitté le pays en 2020 quand il a compris que Xi Jinping était encore au pouvoir pour longtemps. Installé à Londres, il travaille désormais pour Meta.

“Ils ont fréquenté les meilleures universités. En Chine, ils faisaient partie de la classe moyenne. Aujourd’hui, ils vivent et travaillent en Amérique du Nord, en Europe, au Japon, en Australie. Ils ont voté avec leurs pieds pour échapper à l’oppression politique, aux sombres perspectives économiques et à une culture du travail souvent épuisante”, écrit le quotidien américain.

Pour beaucoup d’entre eux, la politique “zéro Covid”, avec près de trois ans de confinements, de tests de masse et de quarantaines, a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. En 2022, malgré toutes les restrictions en vigueur en matière de voyage et de visas, ils ont été plus de 310 000 à émigrer, selon les données de l’ONU. Pour 2023, ce chiffre est déjà atteint trois mois avant la fin de l’année.

La Norvège plutôt que la Silicon Valley

Mme Zhang, 27 ans, a décidé de partir en juillet 2022. Programmeuse informatique, elle a commencé par dresser la liste des pays où elle pouvait espérer trouver du travail : le Canada, la Nouvelle-Zélande, l’Allemagne et les pays nordiques. Finalement, c’est en Norvège qu’elle a déménagé cette année.

“Les États-Unis ne faisaient pas partie des destinations choisies parce qu’elle savait qu’il lui serait extrêmement difficile d’obtenir un visa de travail”, précise le New York Times. Elle estimait aussi que la culture de la Silicon Valley ressemblait trop à l’environnement de travail exténuant qu’elle avait connu en Chine. “Après avoir travaillé de longues heures dans une entreprise technologique de pointe à Shenzhen pendant cinq ans, elle ne tenait pas à continuer à ce rythme.”

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :