Chimiothérapie : bientôt une révolution pour les patients atteints de cancer

Une administration de la chimiothérapie par voie sous-cutanée est envisagée (Getty Images/iStockphoto)

Des chercheurs du CNRS sont parvenus à mettre au point un traitement de chimiothérapie possible à administrer directement sous la peau. Un progrès pour les patients.

Le plus souvent, le traitement d'un cancer repose sur une chimiothérapie administrée par voie intraveineuse avec des perfusions. L'approche pourrait changer prochainement et se simplifier pour le patient. Une étude publiée par le Journal of the American Chemical Society révèle qu'il serait possible de mettre en place une injection par voie sous-cutanée.

Jusqu'à maintenant, la chimiothérapie par voie sous-cutanée restait impossible à pratique car la plupart des principes actifs administrés sont irritants et peuvent provoquer des nécroses de la peau. Les chercheurs du CNRS ont trouvé des moyens pour contourner cet obstacle en développant "une nouvelle approche pour un principe actif très utilisé en chimiothérapie, le paclitaxel". Et de poursuivre: "En le couplant à un polymère ayant une très forte affinité avec l’eau, ils ont réussi à obtenir un anticancéreux soluble, pouvant ainsi rapidement passer du tissu sous-cutané à la circulation sanguine, sans provoquer de toxicité au niveau de la peau".

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Vers une auto-administration

Des essais menés chez la souris ont montré que ce nouveau médicament permettait d'obtenir une meilleure efficacité qu’avec la formulation commerciale du principe actif administrée par la voie intraveineuse. Ainsi, la généralisation de ce mode d'administration pourrait aller vers une prise en charge des patients à domicile, voire l’auto-administration des chimiothérapies.

"Une chimiothérapie a beaucoup de contraintes logistiques (en nécessitant du personnel qualifié, des hospitalisations…), un coût élevé. Le principal intérêt de cette nouvelle approche serait de faciliter les chimiothérapies", précise Julien Nicolas directeur de recherche au CNRS et auteur principal de l’étude. D'autres tests doivent confirmer ces résultats chez l'Homme, un essai clinique pourrait débuter en 2024.

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