Nièvre : six mois de prison avec sursis pour un homme qui avait laissé mourir son chien de faim et de soif

L'animal avait été abandonné dans un appartement suite à un déménagement

Le tribunal judiciaire de Nevers a condamné ce mercredi à six mois de prison le propriétaire d’un labrador qui avait abandonné son animal dans son appartement à l’occasion d’un déménagement. L’animal avait été retrouvé mort quelques semaines plus tard, après une longue agonie.

Le jugement rendu par le tribunal judiciaire n’a pas convaincu les associations de protection des animaux, qui s’étaient constitués partie civile. Ce mercredi à Nevers (Nièvre), un homme a été condamné à six mois de prison avec sursis pour avoir laissé mourir son chien de faim et de soif il y a un peu plus d’un an.

En septembre 2019, un huissier chargé d’effectuer un état des lieux préalable à une expulsion était tombé sur une vision d’horreur dans un appartement de la cité bourguignonne. Dans la salle de bain, l’officier avait en effet découvert le cadavre d’un labrador, visiblement mort d’inanition.

L’animal avait perdu plus de 30 kg

Le corps de l’animal étant dans un état de décomposition avancée, une autopsie n’a pas pu être réalisée. Appelée sur place pour constater la situation, une bénévole du refuge de Thiernay a toutefois pu mettre la main sur le carnet de santé du labrador, prénommé Horus. Alors que le document indiquait un poids de 48 kg, la dépouille de l’animal fut pesée à 15 kg.

Le carnet de santé faisait également mention du nom du propriétaire et une plainte fut rapidement déposée contre celui-ci. Absent de l’audience ce mercredi, l’accusé avait cependant reconnu les faits préalablement, lorsqu’il fut interrogé par les enquêteurs.

Enfermé dans la salle de bains

Le propriétaire du chien a ainsi notamment affirmé que tout était parti de sa séparation d’avec l’homme qui partageait sa vie. “Quand les deux hommes se sont séparés, le concubin est parti avec les chats et il a laissé le chien au prévenu, explique l’avocat de l’une des association de défense des animaux qui se sont portées partie civile, cité par France 3 Bourgogne-Franche-Comté. Ce dernier a décidé un jour de déménager et s’en est allé en enfermant le chien dans la salle de bains.”

“Il n’a donné aucune explication pour justifier son geste, poursuit le magistrat. Il a seulement déclaré aux enquêteurs qu’il était sujet à des sautes d’humeur, qu’il était suivi sur le plan psychiatrique, qu’il avait eu une enfance difficile et qu’il avait été maltraité par ses parents.”

Les associations de défense des animaux déçues par le jugement

Des justifications qui ont visiblement convaincu le tribunal : alors que le procureur avait requis une peine de prison ferme, le prévenu a finalement été condamné à “6 mois de prison avec sursis, une peine assortie de dommages et intérêts et de l’interdiction définitive de posséder un animal”, comme le rapporte le média télévisuel régional. Un jugement qui, logiquement, n’a pas satisfait les associations de protection animale.

“Je pense que la souffrance a été extrême pour cet animal qui a essayé de s’enfuir par tous les moyens, rappelle une avocate des parties civiles. Il a bu l’eau des toilettes, puis il a agonisé au fil du temps faute de nourriture et d’eau.” “Il y a des magistrats qui sont très sensibilisés à la cause animale et d’autres pour qui la protection animale n’est pas un sujet d’importance”, regrette de son côté un magistrat représentant une autre association.