Le chef des chrétiens maronites du Liban fait pression sur le gouvernement

LE CHEF DES CHRÉTIENS MARONITES DU LIBAN FAIT PRESSION SUR LE GOUVERNEMENT

BEYROUTH (Reuters) - Le patriarche de l'Eglise chrétienne maronite du Liban, Bechara Boutros al-Raï, a appelé dimanche le gouvernement libanais à démissionner s'il est incapable de réformer sa manière de gouverner.

"La démission d'un député ou d'un ministre ne suffit pas (...) Tout le gouvernement devrait démissionner s'il n'est pas capable d'aider le pays à se reconstruire", a-t-il dit lors de son sermon dominical, estimant que la situation créée par l'explosion de mardi sur le port de Beyrouth exigeait des "décisions courageuses".

La ministre libanaise de l'Information, Manal Abdel Samad, a annoncé dimanche sa démission, qu'elle a expliquée par l'incapacité du gouvernement à mettre en oeuvre des réformes et par la catastrophe de mardi.

Elle est la première ministre à démissionner depuis la tragédie. Un député, Nehmeh Efram, a lui aussi annoncé dimanche qu'il renonçait à son mandat. Il est le sixième parlementaire à démissionner depuis la catastrophe.

L'explosion d'un stock de 2.750 tonnes de nitrate d'ammonium entreposé depuis six ans sur le port a fait au moins 158 morts et 6.000 blessés. Elle a aussi creusé le fossé entre une partie de la population libanaise et sa classe politique, accusée de négligence, d'incurie et de corruption.

Le centre de Beyrouth a été samedi le théâtre d'une manifestation sous tension qui a fait plusieurs dizaines de blessés.

Le patriarche de l'Eglise maronite a également apporté son soutien à la proposition d'élections législatives anticipées avancée samedi soir par le Premier ministre, Hassan Diab.

Le Parlement, a dit Bechara Boutros al-Raï, est devenu "incapable de faire son travail".

L'actuelle législature s'achève théoriquement en 2022.

(Maher Chmaytelli; version française Henri-Pierre André)