Chauffeur de bus tué à Bayonne : les deux accusés reconnaissent en partie les faits
JUSTICE - Les deux hommes accusés d’avoir mortellement frappé un chauffeur de bus bayonnais en juillet 2020 ont reconnu, après quatre jours de procès devant la cour d’assises de Pau, une part de leur responsabilité lors de l’agression, après des conclusions d’expertise psychiatrique pointant leur absence ou déficit d’empathie.
L’expert psychiatre entendu à la barre mercredi 20 septembre a rencontré le principal accusé Wyssem Manai quatre mois après les faits, en maison d’arrêt.
Il analyse une « absence totale d’empathie » de la part d’un homme qui « estime que son incarcération est injuste ». « Il m’explique que ce n’est pas lui qui a tué M. Monguillot, qu’il n’était pas “mort-mort” mais qu’en fait c’est son épouse qui l’a tué ». Dans la salle, des murmures indignés résonnent.
En état de mort cérébrale après l’agression, le 5 juillet, Philippe Monguillot était décédé le 10 juillet à l’hôpital suite à une décision médicale prise en concertation avec la famille.
« C’est à cause de moi qu’il n’est plus là »
Au moment de l’entretien avec le psychiatre, « je ne savais pas où j’avais la tête, on me disait que j’étais un assassin », lance Wyssem Manai. « Les termes que j’ai eus (...) je les regrette vraiment, je les disais sans les penser vraiment. »
« C’est à cause de moi qu’il (la victime, NDLR) a été dans un état lamentable et qu’il n’est plus là aujourd’hui », lâche-t-il plus tard. « Vous êtes responsable de sa mort donc, vous êtes d’accord avec moi ? », insiste le ministère public. « J’ai pas le choix », répond Wyssem Manai.
Pour le second accusé, Maxime Guyennon, 25 ans, l’expert psychiatre a aussi relevé un « déficit d’empathie et de sentiment de culpabilité ».
Selon lui, le jeune homme « se met en dehors du récit de l’altercation la plupart du temps », mais il relève qu’il « se rend compte de l’impact » de l’agression, dont le « souvenir du bruit du choc » du crâne de Philippe Monguillot contre le sol « l’empêche de dormir plusieurs nuits ».
« Je ne me sens pas responsable »
L’intéressé reconnaît sa participation aux violences, avec des coups portés sur le haut du corps de Philippe Monguillot, « entre les épaules, la gorge et la tête ».
« Toute ma vie je regretterai de ne pas avoir mis fin à tout ça avant que ça devienne beaucoup plus grave », dit encore Maxime Guyennon, qui a toujours assuré avoir tenté de retenir Wyssem Manai avant qu’il n’assène le dernier coup de poing.
« Je ne me sens pas responsable d’avoir donné un coup qui a entraîné la mort de Philippe Monguillot », a-t-il déclaré.
Son avocat a demandé de requalifier les violences volontaires ayant causé la mort sans intention de la donner en « violences volontaires ayant entraîné une ITT supérieure à huit jours ». Les jurés devront se prononcer sur cette question au moment du délibéré, avant de rendre leur verdict.
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