Chasses traditionnelles à l’alouette : après la glu, le Conseil d’État juge illégales captures avec des cages ou des filets

Photo d’illustration d’une alouette des champs. Autrefois oiseaux communs de nos campagnes, ces alouettes ont vu leurs effectifs fondre de 25% depuis 1980, selon la LPO.
Peter Clayton Photography / Getty Images Photo d’illustration d’une alouette des champs. Autrefois oiseaux communs de nos campagnes, ces alouettes ont vu leurs effectifs fondre de 25% depuis 1980, selon la LPO.

ENVIRONNEMENT - « Alouette, je te plumerai ». Après avoir interdit la chasse à la glu en juin 2021, le Conseil d’État s’est prononcé ce lundi 6 mai sur deux autres méthodes de chasse traditionnelles controversées, encore utilisées pour capturer les alouettes. La plus haute juridiction administrative française a ainsi jugé illégales les chasses aux pantes (filets) et aux matoles (cages).

Ces pratiques dénoncées par plusieurs associations de protection des oiseaux ne sont pas conformes au droit européen, a ainsi estimé le Conseil d’État. « C’est une grande victoire, car pour le moment, plus aucune chasse traditionnelle d’oiseaux n’est de facto autorisée en France », s’est félicitée la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) auprès de l’AFP.

La première méthode consiste à tendre des filets près des lieux de repos des alouettes, qui s’y retrouvent piégées lorsqu’elles s’y posent ou volent à proximité. La seconde, consiste à placer stratégiquement des cages appâtées avec de la nourriture ou des leurres pour capturer les oiseaux. Dans les deux cas, les alouettes sont capturées vivantes.

L’argument de la tradition « ne suffit pas »

Dans sa décision, le Conseil d’État estime que justifier ces chasses au nom du respect de la tradition « ne suffit pas ». « Le motif de la dérogation » introduit dans les arrêtés « réside principalement dans l’objectif de préserver l’utilisation de mode de chasse constituant une pratique traditionnelle qui (...) ne saurait à lui seul justifier de l’absence d’autre solution satisfaisante », a-t-il ainsi indiqué.

Par ailleurs, le juge considère qu’il n’a pas été démontré que ces types de chasse seraient les seules permettant de capturer des alouettes des champs, qui peuvent également être chassées via des tirs par exemple. Enfin, le Conseil d’État juge que ces types de chasse risquent d’entraîner des captures accidentelles non négligeables d’autres oiseaux.

La plus haute juridiction administrative française avait déjà porté un coup sévère aux pratiques chasses ancestrales en mai 2023 en annulant des arrêtés-cadre de 1989 autorisant la chasse à la glu et avec des pièges appelés tenderies sur d’autres espèces d’oiseaux, sur lesquels s’appuyait régulièrement le gouvernement pour, sous la pression des chasseurs, autoriser de nouveau leur usage.

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