« Une chasse aux sorcières menace le cinéma… et nos libertés »

Des femmes manifestent près du Fouquet's après la cérémonie des César, le 28 février 2020 à Paris.   - Credit:JP Pariente/Sipa
Des femmes manifestent près du Fouquet's après la cérémonie des César, le 28 février 2020 à Paris. - Credit:JP Pariente/Sipa

Les acteurs Gérard Depardieu et Sofiane Bennacer, les réalisateurs Jacques Doillon, Benoît Jacquot, Nils Tavernier, André Téchiné et Christophe Ruggia, le directeur de casting Gérard Moulévrier, le président du CNC Dominique Boutonnat… La vague #MeToo n'en finit plus de déferler sur le cinéma français, secoué par une série de plaintes et de dénonciations visant plusieurs personnalités de cette industrie, pour des infractions de nature sexuelle ou sexiste. Certains mis en cause font l'objet d'enquêtes ou de poursuites judiciaires, d'autres non ; certains faits semblent prescrits, d'autres ne le sont pas ; certain(e)s plaignant(e)s ont fait le choix de s'exprimer publiquement (Judith Godrèche, Adèle Haenel, Francis Renaud, Isild Le Besco…), d'autres se réfugient derrière l'anonymat.

À quelques jours de l'ouverture de la 77e édition du Festival de Cannes, la profession redoute que de nouveaux scandales viennent gâcher la fête, que de nouvelles accusations, susceptibles de recevoir une qualification pénale soient portées sur la place publique. Depuis plusieurs jours, une rumeur insistante fait état d'une « liste » de dix noms d'acteurs, réalisateurs et producteurs dont les comportements passés pourraient être révélés, avant la cérémonie d'ouverture.

La projection de plusieurs films en compétition pourrait être ainsi compromise, cette nouvelle vague de dénonciations menaçant plusieurs projets en cours, au risque de déstabiliser l'économie et la programmation de c [...] Lire la suite