La chasse à la marmotte maintenue en Savoie

Dans son arrêt, le tribunal estime que la condition d'urgence concernant l'état de la population de marmottes "ne peut, en l'espèce, être regardée comme satisfaisante".

Le tribunal administratif de Grenoble a débouté les associations de défense de l'environnement qui demandaient la suspension d'un arrêté préfectoral autorisant la chasse à la marmotte en Savoie de septembre à novembre, selon une décision reçue le 26 octobre par l'AFP.

"Scandaleuse"

Six organisations (Association Justice Animaux Savoie, l'ASPAS, Animal Cross, AVES, FNE Savoie et One Voice) avaient déposé un recours en référé, jugeant "scandaleuse" la chasse à la marmotte et au lièvre variable, des espèces "menacées par le réchauffement climatique". La décision sur la demande de suspension a été rendue le 24 octobre par le tribunal administratif.

Dans son arrêt, le tribunal estime que la condition d'urgence "ne peut, en l'espèce, être regardée comme satisfaisante". Tout en reconnaissant une légère baisse démographique de la population de marmottes depuis les années 90, le texte invoque "160.000 individus sur un territoire de 100.000 hectares" en Savoie, une évaluation contestée par les associations.

Bataille des chiffres

"Nous regrettons profondément cette décision qui se base uniquement sur un comptage plus que discutable du nombre d'animaux", a réagi l'AJAS dans un communiqué. Les associations promettent de "ne rien lâcher" dans la bataille de chiffres qui les oppose aux chasseurs et aux autorités.

"Une audience sur le fond est encore à venir (a priori dans plusieurs mois), qui déterminera si l'arrêté était bel et bien légal", précise One Voice dans un autre communiqué, soulignant la détermination "à dénoncer ce scandale" et "exiger la fin de la chasse aux marmottes au niveau national".

L'année dernière, plus de 400 marmottes ont été chassées en Savoie, selon les associations environnementales, également à l'origine d'une pétition "Exigeons l'interdiction de la chasse à la marmotte" sur l'ensemble du territoire national, signée par près de 80.000 personnes. Les agriculteurs reprochent à ces gros rongeurs d'endommager leurs cultures.

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