« La chasse à courre, c'est le cycle de la nature »

Plus de 80 % des Français sont contre la chasse à courre, mais les veneurs défendent leur pratique (photo d'illustration).
Plus de 80 % des Français sont contre la chasse à courre, mais les veneurs défendent leur pratique (photo d'illustration).

Un cerf à terre, essoufflé, épuisé par des heures de chasse, réfugié dans un lotissement en chantier. Ces images filmées par des militants anti-chasse à courre à Compiègne (Oise) fin septembre ont fait le tour des médias et ont choqué l'opinion. Un incident qui vient braquer les projecteurs sur un mode de chasse ancestral de plus en plus décrié, où l'animal chassé est traqué par une meute de chiens, suivis par les veneurs qui portent le coup fatal.

La pratique dérange, et se retrouve de plus en plus associée à de la maltraitance animale par l'opinion. Dans une proposition de loi examinée en commission à l'Assemblée jeudi 1er octobre, finalement non retenue, le député Cédric Villani a même souhaité son interdiction pure et simple. Les veneurs, eux, défendent leur pratique et balaient les critiques. Entretien avec Antoine Gallon, responsable de la communication à la Société de vénerie.

Le Point : La chasse à courre a-t-elle encore sa place en France, en 2020 ?

Antoine Gallon : Oui, parce qu'elle n'a jamais été aussi vivante. On a 390 équipages, 10 000 pratiquants soutenus par 100 000 sympathisants. C'est un vrai vecteur de rencontres et de partage dans le monde rural. Le très fort développement de la petite vénerie [avec des lièvres, lapins, renards, NDLR] a permis cette explosion. On compte 25 % de femmes, dix fois plus que dans la chasse en général. C'est une chasse plus sportive, sans danger puisqu'elle se pratique sans arme et familiale, qui est une occasio [...] Lire la suite