Pour Charlotte Gainsbourg, «Rest» à vivre

Charlotte Gainsbourg le 21 mai à Cannes.

Le dernier album de la chanteuse-actrice est un projet un peu vague de variété chic, qui n'est pas sans donner quelques émotions fortes.

Charlotte Gainsbourg est toujours ce kaléidoscope à fantasmes qu’on peine à fixer entre les regards croisés du public, des branchés qui travaillent pour elle – ces dernières années, un cénacle international comprenant Air, Beck ou Jarvis Cocker – et le sien propre sur elle-même comme icône ayant trop longtemps dépendu de la mythologie familiale.

Rest, qui paraît à une époque où Gainsbourg n’a jamais autant fait rêver en France et à l’étranger, est curieusement le premier de ses disques où elle parvient à exister par-delà les insuffisances de sa voix magnifique – fétiche pop en soi depuis Lemon Incest en 1984. Les tares ne manquent pas pourtant, à commencer par le fait que la plupart des chansons qui accrochent sonnent au premier regard comme du Melody Nelson redux, réduit, où les arrangements de basse pincée et cordes tournoyantes de Jean-Claude Vannier seraient actionnés par des mécanismes télécommandés.

Sebastian Akchoté, musicien le plus tapageur de la bande Ed Banger devenu producteur plus ou moins recherché depuis son travail sur le Magnum de Philippe Katerine, et Emile Sornin, homme à tout jouer de l’excellent Forever Pavot, ont manifestement beaucoup bûché leurs classiques avant de se mettre au travail sur les grooves, les arrangements et les mélodies, à tel point que certaines chansons (Ring-A-Ring O’Roses, Kate, I’m a Lie) évoquent des rapiéçages d’oripeaux divers de Gainsbourg père d’autant plus troublants que Charlotte la chanteuse, à 46 ans, n’a jamais autant ressemblé de voix à l’idole adolescente de Charlotte for Ever.

Variété chic

Trop compressé, trop vague dans son projet, Rest est aussi, à bien des égards, un disque de variété chic comme il en a paru beaucoup ces dernières années et dont on s’interroge toujours du public auquel ils s’adressent avec leurs belles robes électroniques et leurs emprunts avisés, soit à (...)

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