Charles Sobhraj, tueur en série surnommé « Le Serpent », est arrivé à Paris

Charles Sobhraj dit « Le serpent », ici dans son avion au départ de Katmandou, est arrivé en France ce 24 décembre.
ATISH PATEL / AFP Charles Sobhraj dit « Le serpent », ici dans son avion au départ de Katmandou, est arrivé en France ce 24 décembre.

FAITS DIVERS - Le tueur en série français Charles Sobhraj, 78 ans, dit « Le Serpent », expulsé par les autorités du Népal après y avoir passé vingt ans en prison pour le meurtre de deux touristes nord-américains, est rentré ce samedi 24 décembre au matin en France, a-t-on appris de source aéroportuaire.

Soupçonné d’une vingtaine de meurtres dans les années 1970 en Asie, celui qui a inspiré une série diffusée sur Netflix est arrivé à l’aéroport Roissy Charles-de-Gaulle, à Paris, à bord d’un avion en provenance de Doha (Qatar) et a été aussitôt pris en charge par la police, a constaté un journaliste de l’AFP qui voyageait avec lui.

Charles Sobhraj doit faire l’objet de « vérifications d’identité », selon la source aéroportuaire, qui a précisé qu’il n’était « ni recherché, ni poursuivi » en France. Une fois ces vérifications effectuées, il pourra sortir de l’aéroport, a-t-elle ajouté.

Charles Sobhraj se dit « innocent »

Dans l’avion le conduisant à Doha, où il était en transit vendredi soir, Charles Sobhraj a dit au journaliste de l’AFP qu’il était « innocent » des crimes qui lui ont été attribués.

« Je vais bien. J’ai beaucoup de choses à faire. Je dois poursuivre de nombreuses personnes en justice, y compris l’État du Népal », a-t-il déclaré. « Le juge, sans interroger le moindre témoin (...) et sans permettre à l’accusé de présenter le moindre argument, a écrit le verdict », a-t-il ajouté. « Les tribunaux du Népal, (...) tous les juges, étaient partiaux ».

La Cour suprême du Népal qui a décidé sa remise en liberté mercredi, a affirmé que Charles Sobhraj avait besoin d’une opération à cœur ouvert et que cette décision était conforme à une loi népalaise autorisant la libération des prisonniers alités ayant déjà purgé les trois quarts de leur peine.

Citoyen français de mère vietnamienne et de père indien, Charles Sobhraj a commencé à parcourir le monde au début des années 1970 et s’est retrouvé dans la capitale thaïlandaise, Bangkok.

Une série BBC et Netflix pour « Le Serpent »

Se faisant passer pour un négociant en pierres précieuses, il se liait d’amitié avec ses victimes, souvent des routards occidentaux sur la piste des hippies des années 1970, avant de les droguer, voler et assassiner.

« Il méprisait les routards, de pauvres jeunes drogués. Lui se voyait en héros criminel », confiait en 2021 à l’AFP la journaliste australienne Julie Clarke, qui l’a interviewé. Surnommé le « tueur au bikini » en 1975 après la découverte du corps vêtu d’un seul bikini d’une Américaine sur une plage en Thaïlande, cet homme a été lié à plus de 20 meurtres.

L’autre surnom de Charles Sobhraj, « Le Serpent », lui vient de sa capacité à prendre d’autres identités pour échapper à la justice. Il est devenu le titre d’une série à succès réalisée par la BBC et Netflix qui s’inspire de sa vie.

Arrêté en 2003 en Népal

Arrêté en Inde en 1976, il a passé 21 ans en prison, période marquée par une brève évasion en 1986 après avoir drogué les gardiens. Il avait finalement été arrêté dans l’État indien du Goa. Libéré en 1997, il s’est retiré à Paris mais a refait surface en 2003 au Népal, où il a été repéré à Katmandou et arrêté.

L’année suivante, un tribunal l’a condamné à la prison à vie pour l’assassinat en 1975 de la touriste américaine Connie Jo Bronzich. Dix ans plus tard, il a aussi été reconnu coupable du meurtre du compagnon canadien de Connie Jo Bronzich.

Nadine Gires, une Française qui vivait dans le même immeuble que Charles Sobhraj à Bangkok, a dit à l’AFP l’année dernière qu’elle l’avait trouvé au départ « cultivé » et impressionnant.

Mais en fin de compte, « il n’était pas seulement un escroc, un séducteur, un voleur de touristes, mais un meurtrier diabolique ».

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