Charles III, un remake de Richard III le roi maudit

Le roi Charles III et la reine Camilla quittent la London Clinic après l'opération de la prostate du souverain, le 29 janvier 2024.  - Credit:Cover Images
Le roi Charles III et la reine Camilla quittent la London Clinic après l'opération de la prostate du souverain, le 29 janvier 2024. - Credit:Cover Images

Charles III passera à la postérité comme le « roi maudit », pour reprendre le titre de la célèbre saga littéraire de Maurice Druon sur le dernier Capétien, Philippe le Bel. Âgé de 75 ans, le souverain, atteint d'une « forme de cancer », aura attendu plusieurs décennies avant de monter sur le trône. Après seulement dix-sept mois de règne, le chef de l'État est désormais obligé, de facto, de partager le pouvoir royal avec son héritier, le prince William, qui entend forger son propre destin. On peut imaginer les déchirements internes d'un être très imbu de sa légitimité face à la nouvelle donne.

Si personne n'a jamais pu lire quoi que ce soit sur son visage lourd de secrets tus, Charles III est conscient que c'est de son propre sang qu'il doit craindre le poison ou le poignard. Il devra dorénavant tenir à l'œil le prétendant, chouchou du public, formaté par sa grand-mère Elizabeth II pour être à son image, plus conventionnelle. Le premier dans l'ordre de succession pourrait vouloir ne pas attendre comme l'avait fait son père, qu'il risque de pousser vers la porte.

Le noble au caractère mélancolique

Faute de s'inspirer de Druon, il faut, dès lors, se tourner vers l'écrivain favori de Sa Majesté, grâce auquel l'Angleterre se sent toujours universelle et immortelle : Shakespeare. Lorsqu'il était prince de Galles, il était souvent assimilé à Hamlet, le noble au caractère mélancolique, troublé et hésitant à l'heure de l'action et de la nécessité de s'affirmer. Après [...] Lire la suite