Charles III : que se passe-t-il si le roi se retrouve en incapacité de régner ?

Touché par un cancer, le roi Charles III va continuer à assurer les affaires d’État pour l’instant. Mais que se passera-t-il s’il en devient incapable ?

Le roi Charles III et la reine Camilla quittent Clarence House à Londres le 6 février 2024 (crédit : afp)
Le roi Charles III et la reine Camilla quittent Clarence House à Londres le 6 février 2024 (crédit : afp)

L'inquiétude règne en Grande-Bretagne. Lundi 5 février, la famille royale a fait savoir que le roi Charles III était atteint d’“une forme” de cancer “détecté tôt”, sans plus de détails. Le souverain britannique, en convalescence après une opération de la prostate, va suivre “un programme de traitements réguliers”.

Pour l’instant, Buckingham Palace a indiqué que “les médecins lui ont conseillé de reporter ses activités publiques". Exit donc les voyages officiels et les représentations publiques qui occupent la majeure partie de l’agenda royal. Or, le rôle du roi, qui ne doit pas se prononcer sur la politique du pays, est surtout représentatif. À ce titre, les membres de la famille royale participent régulièrement à des événements comme des œuvres caritatives. À l’international, leurs déplacements sont d’ordre diplomatique et promeuvent les intérêts du pays.

Le roi ne pouvant assurer ses tournées prévues au Canada et en Australie, ses missions pourront être confiées à d’autres membres de la famille. La reine Camilla comme le Prince William, qui a repris ce mercredi ses engagements royaux après avoir fait une pause pour s’occuper de son épouse Kate qui se remet d’une opération au niveau de l’abdomen, vont être en première ligne.

Le roi continue, en revanche, d’effectuer les tâches qui lui incombent à domicile. Buckingham Palace a précisé qu’il s’occupe” des affaires de l'État et des tâches administratives comme à l'accoutumée". En plus de recevoir les informations relatives aux affaires du pays, ses entretiens hebdomadaires avec le Premier ministre, Rishi Sunak, sont maintenus par téléphone. Le souverain conserve aussi son pouvoir constitutionnel, comme la promulgation des lois.

Des conseillers d’État pour ne pas laisser le pouvoir royal vacant

Et si l’état du souverain venait à se dégrader ? Le “Regency Act” de 1937 définit le protocole à suivre en cas d'incapacité totale ou partielle du monarque d’exercer ses fonctions. Cette loi sur la régence a été pensée lors de l’arrivée sur le trône du roi George VI, alors que sa fille Elisabeth n’avait que dix ans.

Il est prévu que la déclaration d’incapacité du roi reviennent à cinq personnes : le ou la conjointe du roi ou de la reine, le Lord Chancelier, le Lord Chief Justice, le Master of the Rolls et le président de la Chambre des communes. Si trois d’entre eux venaient à signer la déclaration d’incapacité totale, elle serait transmise au Conseil privé et aux pays du Commonwealth. Celle-ci peut être temporaire et annulée dans les mêmes conditions. La régence devrait être votée au Parlement afin de ne pas laisser le pouvoir royal vacant.

Des conseillers d’Etat pour ne pas laisser le pouvoir royal vacantt alors nommés pour remplacer le roi dans ses tâches. La reine Camilla et le prince William peuvent être nommés, tout comme Anne et Edward, la soeur et le frère de Charles. En revanche, ce n’est pas le cas d’Andrew, Béatrice ou encore Harry. Ce dernier a d’ailleurs quitté le Royaume-Uni après avoir passé seulement 24 heures sur le territoire, selon les médias anglais.