Le char du futur développé par la France et l’Allemagne enfin sur les rails après un accord gouvernemental

Le char Leclerc, utilisé actuellement par l’armée française, cédera d’ici quelques années sa place à un tank d’un genre nouveau et conçu en étroite collaboration entre la France et l’Allemagne.
SAKIS MITROLIDIS / AFP Le char Leclerc, utilisé actuellement par l’armée française, cédera d’ici quelques années sa place à un tank d’un genre nouveau et conçu en étroite collaboration entre la France et l’Allemagne.

INTERNATIONAL - Le successeur du char Leclerc s’annonce (enfin). Longtemps miné par des intérêts divergents, le développement d’un char du futur entre la France et l’Allemagne avance enfin avec l’annonce d’un accord trouvé concernant la répartition du travail entre industriels pour ce projet commun de défense.

Que sont ces chars Leclerc que l’Ukraine réclame à la France ?

Ce vendredi 22 mars, les ministres de la Défense allemand Boris Pistorius et français Sébastien Lecornu ont annoncé la nouvelle en soulignant l’importance de ce « programme structurant pour les armées de terre des deux pays, fondamentalement structurant pour l’Europe, structurant même pour l’Otan ». Cet accord sera formalisé par la signature d’un document commun le 26 avril prochain, ont indiqué d’une même voix les deux ministres.

Le programme MGCS (acronyme anglais pour Système de combat terrestre principal) avait pourtant été lancé dès 2017, au même moment que l’avion de combat futur (Scaf), l’autre projet de coopération de défense entre les deux pays.

Ce char du futur aura donc pour objectif de remplacer à l’horizon 2035 les chars Leclerc pour la France et Leopard 2 pour l’Allemagne. Sébastien Lecornu a d’ailleurs précisé que cette évolution marquera « un saut de génération en matière technologique » grâce à son « niveau d’innovation » et sa « connectivité ».

Un projet longtemps enrayé

Le projet, financé à parts égales par les deux pays et mené sous direction allemande, est à l’origine conduit par KNDS, entité créée pour l’occasion entre le français Nexter et l’allemand KMW qui fabrique le char de combat Leopard 2.

En 2023, Boris Pistorius et Sébastien Lecornu avaient toutefois été contraints de donner une nouvelle dynamique à la coopération franco-allemande sur ce projet en raison de rivalités industrielles et d’intérêts divergents entre les deux pays. En cause notamment, l’irruption dans le programme du fabricant allemand Rheinmetall en 2019. Une arrivée qui avait déstabilisé l’édifice et les répartitions envisagées initialement entre industriels.

Il était donc devenu primordial que cette étape soit clarifiée pour que l’accord annoncé ce vendredi puisse établir avec lisibilité une répartition à parts égales entre Allemands et Français en matière de production de ces tanks futuristes. Boris Pistorius n’a d’ailleurs pas manqué de rappeler que ces négociations avaient été « compliquées (...) et difficiles ».

À voir également sur Le HuffPost :

Le budget des Armées explose, un choix assumé mais risqué en pleine crise sociale

Vœux de Macron aux Armées : deux militaires font un malaise pendant le discours du président