Chantal Thomas, son cahier intime des Amériques
Chantal Thomas, de l'Académie française, dix-huitiémiste, romancière, nageuse, voyageuse et l'on en passe, rêvait alors d'Alaska… N'obtenant pas le poste d'enseignante qu'elle y convoitait, elle descendit légèrement la liste (d'une ligne) et postula en Arizona. Voilà comment elle devint visiting assistant professor de français pour un semestre à l'université de Tucson.
Ce « printemps au désert », titre du cahier retrouvé de son journal tenu de janvier à juin 1982, appartient, avertit son autrice, à un monde d'avant, dont l'épidémie de sida sonnerait cette année-là le glas : celui « du goût de l'instant et du plaisir insouciant ».
Et comme il est bon, inspirant et revigorant de suivre cette trentenaire installée alors à New York, passionnée de la Beat generation, que racontait son merveilleux East Village Blues, dans sa découverte de paysages grandioses avec le regard de l'héroïne de Marivaux, dont elle relit La Vie de Marianne : « J'allais, j'ouvrais les yeux, j'étais étonnée et voilà tout. »
Improbable rencontre entre Simenon et Kerouac
Oui, mais encore faut-il l'écrire, et le style, le ton, tout porte la liberté magnifique de ce journal rebondissant de surprises comme elle sait les conter, ou les imaginer, telle cette improbable rencontre entre Simenon et Kerouac, qui en effet auraient pu se croiser à Tucson !
Carte postale écrite, à l’époque, par Chantal Thomas et publiée dans le livre.
Pas d'impudeur, mais de l'audace à raconter ses rêves – où elle se retro [...] Lire la suite