Chantage à la sextape : le maire de Saint-Étienne Gaël Perdriau à nouveau en garde à vue

Perdriau est accusé d'être le commanditaire d'une sextape pour exercer un chantage sur son ancien premier adjoint. Il avait déjà été placé en garde à vue dans le cadre de cette affaire en septembre.

Le maire de Saint-Etienne, Gaël Perdriau (ex-LR), accusé d'être le commanditaire d'une sextape pour exercer un présumé chantage sur son ancien premier adjoint, a été de nouveau placé en garde en garde à vue, a appris ce mardi BFMTV du parquet de Lyon, confirmant une information de Franceinfo et du Progrès.

Le maire de Saint-Etienne et président de la Métropole, élu en 2014 et réélu en 2020, se trouve depuis trois mois au coeur d'une enquête judiciaire sur le tournage et l'usage d'une vidéo à caractère sexuel dans laquelle on peut voir son ex-premier adjoint centriste et rival politique Gilles Artigues se faire masser par un homme dans une chambre d'hôtel, fin 2014.

Nommément accusé par Gilles Artigues, placé en garde à vue mi-septembre, cité dans des enregistrements audio accablants révélés par Mediapart, le maire a toujours assuré être innocent.

"Je ne suis ni le commanditaire, ni l'organisateur, ni un utilisateur de cette vidéo. Je n'ai jamais eu ni vu ce document", a-t-il répété en décembre.

Quatre personnes en garde à vue au total

Pierre Gauttieri, Gilles Rossary-Lenglet et Samy Kéfi-Jérôme ont aussi été à nouveau placés en garde à vue, soupçonnés d'avoir participé à l'élaboration du chantage politique en 2014.

L'affaire a débuté en août lorsque Mediapart a publié les confessions de Gilles Rossary-Lenglet (l'ancien compagnon de Samy Kéfi-Jérôme, lui-même adjoint à la mairie de Saint-Etienne), s'accusant d'avoir piégé le premier adjoint Gilles Artigues en le faisant filmer, en vue de le faire chanter, dans une chambre d'hôtel avec un escort boy. Ces révélations avaient donné lieu à l'ouverture d'une information judiciaire pour, notamment, chantage aggravé.

Perdriau exclu de LR

Rapidement exclu de LR, Gaël Perdriau s'est mis en retrait de ses fonctions, tout en se maintenant à la tête de la municipalité et de la Métropole de Saint-Etienne, qui avait pourtant voté en décembre en faveur de sa démission.

Face aux critiques, le maire a toujours défendu la "présomption d'innocence" en dénonçant un "pilonnage médiatique" lié selon lui à une "politique hostile" de Laurent Wauquiez, le président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

L'affaire l'a déjà poussé à limoger son directeur de cabinet Pierre Gauttieri, tandis que son adjoint municipal Gilles Rossary-Lenglet, accusé d'avoir tourné les images compromettantes, a démissionné.

Article original publié sur BFMTV.com

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