Une chanson country anti-élites d'un Américain inconnu fait un tabac

Un fermier américain de Virginie a diffusé dans l'anonymat il y a quelques jours sur YouTube un morceau de musique country aux paroles anti-élites: sa chanson de défense des plus pauvres a été vue plus de 14 millions de fois et pris la tête d'un hit-parade sur Apple Music.

Composée par Oliver Anthony, Rich Men North of Richmond, du nom de la capitale de la Virginie située à 175 km au sud de Washington, a déjà été baptisée par le tabloïd The New York Post "l'hymne politique des cols-bleus" aux Etats-Unis.

Accompagnées d'une musique bluegrass, branche de la country, les paroles dénoncent la dureté de la vie de la classe ouvrière et des plus démunis face aux privilèges des riches et des élites de la première puissance mondiale.

Près de 15 millions de vues sur YouTube

Oliver Anthony, qui se dit fermier de Virginie, oppose ainsi "les gens de la rue qui n'ont rien à manger" aux "obèses qui se servent de l'Etat-Providence comme d'une vache à lait". Il brocarde aussi les politiques économiques libérales de réductions d'impôts depuis les années 1980.

Un passage s'émeut par ailleurs de la hausse des suicides des Américains: "De jeunes hommes se retrouvent six pieds sous terre car tout ce que fait ce foutu pays est de continuer à les mettre à terre".

La vidéo de trois minutes met en scène le chanteur, dans un sous-bois, jouant et chantant au micro: un gaillard blond à la barbe rousse, vêtu d'un T-shirt vert, une guitare acoustique en bandoulière. Elle a été vue plus de 14 millions de fois sur YouTube ce mercredi.

Rich Men North of Richmond fait aussi la part belle au fait que le pays est clivé politiquement entre d'un côté le sud et le centre ruraux et conservateurs et de l'autre les villes des côtes est et ouest progressistes.

Première place du top country iTunes

La chanson a enflammé internet la semaine dernière, avant de se hisser à la première place du classement country de la plateforme iTunes d'Apple Music, selon le magazine Billboard, l'un des premiers médias à avoir repéré le phénomène.

Son concurrent Rolling Stone a titré que "les influenceurs d'extrême droite avaient trouvé leur chanson country préférée".

De fait, l'élue républicaine au Congrès Marjorie Taylor Greene, soutien de Donald Trump et adepte de théories complotistes, a jugé sur Twitter que le morceau d'Anthony était celui "que Washington devrait entendre".

"C'est l'hymne des Américains oubliés depuis longtemps par notre gouvernement. C'est mon peuple, des hommes et des femmes pleins de bonté, qui travaillent dur et qui font marcher l'Amérique. Je me battrai pour eux chaque foutu jour", a écrit la représentante de l'Etat de Georgie (sud).

Simultanément, le sénateur démocrate du Connecticut, Chris Murphy, a estimé sur la même plateforme que "les progressistes devaient aussi écouter" cette chanson contre "les salaires de merde et le pouvoir des élites".

Article original publié sur BFMTV.com